"C'est une défaite historique et j'en assume l'entière responsabilité ", c'est en ces termes que Nabil Maâloul s'est adressé aux représentants des médias réunis en conférence de presse après l'explication au sommet entre le leader espérantiste et son dauphin. Amer, l'entraineur de l'Espérance ne trouve pas beaucoup d'explications à la déroute de son équipe qui, cartonnée par un score fleuve, inscrit à l'occasion à son passif une contreperformance humiliante. Les causes ? Elles sont nombreuses. D'abord, il convient de signaler que l'Etoile a fait étalage de presque tout son savoir devant une équipe tunisoise bien amorphe et largement dépassée sur tous les plans du jeu. Ensuite, cette Etoile semble avoir retrouvé la vitesse de croisière qui peut désormais lui permettre de mieux négocier la suite de la course au titre. Enfin, l'amalgame de jeunes et moins jeunes joueurs semble avoir pris en ce sens que la jeunesse alliée à l'expérience devient un atout sûr de l'Etoile même si, en défense, des ajustements sont à entreprendre. Explications. Conquérante puis dominante On a rarement vu l'Etoile tout comme l'Espérance d'ailleurs, afficher calme et sérénité en abordant le match. Pourtant, ce sont les étoilés qui devaient subir le poids de la pression car mis dans l'obligation de gagner au risque de perdre tout espoir de continuer de jouer pour le titre de champion. En effet, quasiment sûrs d'eux, les étoilés ont entamé le match sans crainte ni trac. L'entame de la rencontre réussie, donne plus d'assurance aux hommes de Kbaier. Ils parviennent dès la 13' à prendre l'avantage à la marque quand Dos Santos et Chadly se relayent au flanc gauche. Celui-ci, à la faveur d'un centre très précis permet à Danillo Bueno de fusiller Naouara qui reprend à la volée. Un but qui donnera des ailes à une Etoile qui deviendra par la suite dominante. En effet, les étoilés ont remporté quasiment tous les duels durant la première période sans que les hommes de Maâloul puissent réagir et encore moins tenter de le faire. L'entraineur étoilé explique le comportement des siens :"Cela fait trois mois que nous avons mis en place un projet de jeu. Nous travaillons avec beaucoup d'application pour le réussir. Il faut dire aussi que les progrès sont évidents et il nous appartient de poursuivre le travail avec la concentration nécessaire. L'ampleur du score ne semble pas trop emballer l'entraineur étoilé qui trouve que "la victoire est le seul objectif qu'elle soit obtenue par un ou cinq buts". Kbaier garde la tête sur les épaules en appelant sa troupe à rester sur terre : "L'euphorie prend fin ce soir. Il faut penser d'ores et déjà au prochain match à livrer à un bon CSHL". Le deuxième but réalisé par Dos Santos est un chef-d'oeuvre. L'étoilé, depuis le flanc gauche, lobe et quatre défenseurs et le gardien Naouara. L'auteur du but explique :" j'ai déchiffré le comportement de Naouara à travers quelques enregistrements et j'ai constaté qu'il est très souvent avancé et que le lob peut le tromper à coup sûr". Ce but coupe en quelque sorte l'herbe sous les pieds des joueurs de l'Espérance. Ils regagnent les vestiaires avec deux à leur passif. Un quart d'heure et c'est tout L'Espérance se résout d'attaquer dès la reprise. Maâloul fait entrer Boughanmi et Msakni à la place d'Aymen B.Amor et de Med Ali B. Hamouda. L'intention est claire: tenter de revenir dans le match et en corollaire remonter au score. Les efforts n'ont pas été vains puisque Ayari au milieu d'une défense étoilée distrait, parvient à tromper Balbouli (55'). Trois minutes plus tard, Chammam exécute un coup franc des 25m, Balbouli repousse hasardeusement de la poitine un ballon qui échoit à Msakni. Celui-ci met dehors un ballon à mettre plus facilement dedans. Les tentatives de l'Espérance prennent fin avec cette occasion gâchée. L'Etoile s'est sûrement faite peur mais le signal est donné pour aller de l'avant afin de plier le match. Le troisième but est tout simplement fatal aux hommes de Maâloul quand Chagra centre de la droite, Jaziri se positionne dans l'axe des buts et reprend victorieusement (61'). A l'heure du jeu, tout est perdu pour une Espérance qui ne maitrise plus rien. Pis encore, elle se fait dominer par une Etoile déchainée et fortement performante. A ce sujet, Kbaier dira ceci :"Il y a des matchs où l'équipe réussit tout ce qu'elle entreprend. L'Etoile a aussi connu un bon taux de réussite devant les bois de Naouara. C'est un bon jour pour nous...". Le festival offensif ne s'arrête pas là. Abdennour et Diarra ajoutent deux autres buts aussi limpide l'un que l'autre. «Tel le soldat qui déserte le champ de bataille» Maâloul ne s'explique pas le geste de Naouara au cinquième but de l'Etoile. Le gardien espérantiste ôte ses gants et prend la direction des vestiaires. Un ras-le-bol qui irrite l'entraineur: "c'est inadmissible qu'un gardien se comporte de la sorte. C'est comme un soldat qui déserte le champ de bataille...Naouara n'assume la responsabilité que sur le but de Dos Santos. Pour les quatre autres, il ne pouvait rien". En revenant sur le déroulement du match, le coach espérantiste pense avec beaucoup de conviction que "l'expulsion de Darragi et le but de Dos Santos ont tué le match. Et puis nous n'avons pas été bien servis puisque Roger et Msakni souffrent d'une grippe et que Michael Eneramo n'est plus là. J'ajouterai que pour préparer ce match, je n'ai rien changé du système du jeu conçu par Si Faouzi (Ndlr: Faouzi Benzarti). En somme, il nous sera difficile de digérer cette lourde défaite, mais nous ne baisserons pas les bras. L'Histoire nous renseigne qu'aussi bien le CA que l'Etoile, bien que nantis d'une avance consistante, ont été rejoints par des concurrents voire empêchés de remporter le titre. Ainsi va le foot