Anna Lindh, le principal organe social et culturel de l'Union pour la Méditerranée, a publié, en 2010, un rapport sur les tendances interculturelles en méditerranée. Ce rapport s'appuie sur un sondage mené auprès de 13.000 personnes vivant dans 13 pays de l'Europe et de la Méditerranée : Allemagne, Bosnie-Herzégovine, Egypte, Espagne, France, Grèce, Hongrie, Liban, Maroc, Royaume Uni, Suède, Syrie et Turquie. Le rapport, qui a déjà été présenté dans diverses capitales européennes et méditerranéennes, a comme objectif de dresser une «carte des valeurs», a expliqué lors de sa présentation au Parlement italien Andreu Claret, directeur exécutif de la Fondation Anna Lindh. Celui-ci a, en effet, insisté sur la connaissance des systèmes de valeurs comme base de tout dialogue interculturel. Principaux résultats 42% des personnes des rives sud et est de la Méditerranée ont des amis en Europe, tandis que 65% des Européens pensent avoir des points en commun avec les habitants de l'autre rive de la Méditerranée. L'importance de la famille, l'hospitalité et l'intérêt envers les autres cultures sont des valeurs qui occupent une place centrale dans tous les pays du pourtour méditerranéen. Toutefois, l'esprit d'ouverture et des valeurs partagées sont contrastés par un manque de connaissance réciproque des cultures entre elles. Aussi, 34% des personnes sondées au Sud et à l'Est de la Méditerranée pensent que les Européens accordent une importance majeure à l'indépendance, tandis que la majorité des Européens (87%) ne la citent pas comme valeur essentielle. Pour un grand nombre d'Européens la solidarité familiale (56%) et le respect à l'égard d'autres cultures (58%) représentent des valeurs-clé à retransmettre à leurs enfants. Alors que seulement 15% des interviewés au sud et est de la Méditerranée accordent une importance majeure à la solidarité familiale, 27% des Européens ont en tête l'image d'une solidarité familiale fortement ancrée dans la vie de leur voisins du sud. Les Européens sous-estiment l'importance de la croyance religieuse pour les peuples du Sud et de l'Est de la Méditerranée, valeur qui se situe cependant en tête des priorités pour 62% d'entre eux. Seuls 15% des Européens sondés citent l'éducation religieuse de leurs enfants comme première ou deuxième valeur prioritaire. Par ailleurs, selon 79% des Européens et 69% des personnes du Sud et de l'Est de la Méditerranée, les médias n'auraient pas d'impact positif sur les perceptions des personnes d'une rive à l'autre de la Méditerranée. Un changement dans la manière d'informer des médias serait donc souhaitable. Le rapport présente sur ce point diverses recommandations telles que les échanges de journalistes des deux rives, l'introduction des immigrés dans les sondages d'audience, le soutien de médias alternatifs, des fonds pour des documentaires indépendants, la création d'une chaîne de télévision méditerranéenne.