Quelques minutes après le discours du Président Ben Ali, les premiers youyous ont été entendus hier soir à la Fayette, théâtre quelques heures auparavant des pires affrontements qu'a connue la capitale depuis l'éclatement des derniers évènements. Des dizaines de personnes applaudissaient devant des militaires qui applaudissant à leur tour. Plusieurs personnes ont bravé le couvre feu pour exprimer leur soulagement. Et ils n'étaient pas les seuls. A 21h45 et selon plusieurs témoins oculaires des dizaines de personnes, dont des femmes et sur fond de youyous, scandaient leurs joies et leur reconnaissances au Président de la République. L'un deux que nous avons rejoint par téléphone nous adéclaré: «Il fallait arrêter le massacre. Il était temps. Je suis reconnaissant au Président qui a su répondre aux aspirations des Tunisiens à savoir le droit à la liberté et à la vie descente ». Dans d'autres artères de la capitale comme la Jean Jaurès et la rue de Rome d'autres marches ont eu lieu selon des témoins. Par ailleurs, et selon l'Agence TAP, une marche populaire imposante a eu lieu dans la zone de Sidi Ammar, à l'Ariana, à laquelle ont pris part des militants et militantes du Rassemblement constitutionnel démocratique, des représentants des composantes de la société civile et de plusieurs structures de jeunes et de femmes dans la région. La marche a parcouru les artères principales de la ville de l'Ariana où les participants ont brandi les drapeaux nationaux, les portraits du Président Zine El Abidine Ben Ali et des banderoles appelant au bannissement de la violence et à la préservation des acquis nationaux. Ailleurs dans la capitale et selon un citoyen qui habite la zone de la Cité Etadhamen, le calme est revenu hier soir dans les environs. Depuis son domicile il affirme avoir entendu le son des clacksons. C'était pareil à Manouba. Dans les régions, les premières informations venaient de Sfax où selon des témoins plusieurs personnes dont des membres du RCD ont sillonné les rues sur fonds de youyous et de clacksons levant des banderoles d'allégeance à la Tunisie. Les mêmes scènes de liesse nous ont été signalées à Jendouba à Dar Chaâbène et à Kairouan où selon un témoin contacté par téléphone, plusieurs cadres du RCD, ont fait le tour du centre ville. M.A.B.R.
Nabeul sort dans la rue : la joie d'une cité Nabeul était hier soir en fête. Toute la population du Cap Bon est descendue dans la rue à la suite du discours du Président Ben Ali. Jeunes et adultes se sont rués vers la jarre où une grande foule s'est amassée, en liesse, drapée de drapeaux tunisiens, savourant ce deuxième 7 novembre. La joie des citoyens était grande. Une joie immense partagée par tous les Tunisiens. Toute la foule a salué un langage de vérité fondé sur un constat lucide de la situation. « Ben Ali est là pour sauver le pays», nous dit une dame qui malgré l'âge a tenu à partager ces moments de liesse et de fête. « Des décisions révolutionnaires pour l'avenir du pays », ajoute Abdeljawed. « Un moment historique dans notre pays. Je suis fière d'appartenir à ce peuple qui mérite une vraie vie démocratique », estime Hadia une enseignante. « La baisse des prix des produits de base ne fait que donner un nouvel élan social à ce peuple ». Le pays vit une mutation démocratique totale « Ces décisions ne feront que renforcer la vie politique et l'information dans le pays » souligne un jeune médecin. Ce discours est une nouvelle feuille de route pour tout le pays. « Chaque citoyen doit participer activement à la vie de sa cité. La société civile a un rôle à jouer. On doit écouter les doléances de nos jeunes porteurs de nos espoirs »