français bien connu, avait affirmé dans son ouvrage de droit constitutionnel que : « le pouvoir politique n'est pas seulement un pouvoir de domination sur les sujets ; c'est un pouvoir engagé dans la lutte qui s'établit entre les pouvoirs publics pour la suprématie finale ». Par « pouvoirs publics » il entend les trois pouvoirs, exécutif, législatif et juridictionnel. Il propose cependant plus d'autonomie au pouvoir juridictionnel , celui-ci devant rester d'après lui en dehors des luttes politiques, afin de juger de ce qui doit être con forme au droit positif. Cette lutte doit être en vue d'une suprématie finale. Et c'est cette suprématie qu'il faut considérer de plus près ; une suprématie dans l'intérêt général, celui-ci doit être la finalité de l'exercice de tout pouvoir démocratique. Démocratique, cela veut dire qu'il doit être issu de la volonté du peuple. C'est donc ce dernier qui a le dernier mot pour le choix des gouvernants qui le représentent et qui sont tenus de traduire ses revendications et ses aspirations. C'est la raison pour laquelle, dans cette phase, où le pays, s'est totalement libéré du joug de la dictature qui a longtemps paralysé son action, devant une absence de liberté d'expression et de pensée, il importe de stopper cette tendance aux règlements de comptes personnels qui peut tourner à la vindicte populaire. Il faut que la voix de la raison l'emporte. Dans l'état actuel des choses, le gouvernement de salut, qui n'est que transitoire, est une occasion pour le peuple de choisir librement ses nouveaux gouvernants. C'est également l'occasion pour toutes les tendances politiques de participer et de présenter leur programme. C'est le peuple qui va choisir, librement et dans la sérénité, pour une démocratie réelle, sans détours ni subterfuge. Bouazizi et des centaines de jeunes l'ont payé de leurs vies. Agir avec raison et sagacité permettra de respecter leurs mémoires et de réaliser le rêve pour lequel ils se sont sacrifiés. Ils resteront le symbole pour les jeunes et les moins jeunes, et l'icône de la liberté d'expression.