Qui sont ces personnes entourées de gardes cagoulés? La politique se pratique aujourd'hui sur le net et ce, sur plusieurs plans. Certains expliquent à d'autres la constitution, d'autres partagent le CV et les profils des ministres et des potentiels postulant à la présidentielle. On s'exprime, on tient des discours, on apprend. On appelle au calme ou au contraire à manifester. Cela crée plusieurs "partis populaires" et la toile se partage aujourd'hui reflétant également ce qui se passe dans la rue. Ainsi face aux gens qui appellent à l'attente et au fait de donner la chance au gouvernement transitoire, d'autres crient à la dissolution immédiate du Rassemblement Constitutionnel Démocrate, RCD. Rappelant, également que l'un des slogans de la révolution portait sur cela. Dans ce camp, on retrouve aussi deux opinions, l'une radicale, l'autre qui appelle à une dissolution dans l'avenir. Face au nouveau gouvernement qui s'est constitué accordant six ministères à des membres du RCD, au silence des médias audio-visuels face aux manifestations ayant appelé à la dissolution et à l'intervention des forces de l'ordre pour disperser la foule, le mécontentement grandit. La colère se mélange également avec de la peur. Une peur gagne en effet la toile. D'un côté, les internautes expriment leur peur face au maintien du RCD dans le pouvoir et d'un autre de potentielles violences face à des solutions radicales. Un appel est alors lancé à toutes les forces politiques afin de faire des concessions pour la sécurité. D'autres appels s'orientent vers la population pour le retour au travail et la participation au retour normal de la société civile Friaâ, polémique et mécontentement Si nombreux internautes se sont montrés au départ, sceptiques par rapport au maintien de M. Ahmed Friaâ au ministère de l'intérieur alors que les dernières manifestations ont été réprimées, un grand nombre a exprimé sa colère suite à son discours. On lui reproche de tenir "un discours appartenant à une époque révolue" où les gens se sont retrouvé accusés d'être responsables des dégâts. On lui reproche également une "indifférence" face à leurs causes et leurs morts. On est également mécontent face aux agissements des forces de l'ordre face aux manifestants appelant à la chute du RCD. Et aussi les internautes appellent à des informations concernant les arrestations annoncées de certains membres des clans de l'ancien président et leurs familles. Ils auraient voulu également avoir des informations portant sur les personnes qui menacent la sécurité de l'Etat, au lieu de ça, ils se sont trouvés face à des accusations et citations des chiffres des dégâts. M. Ahmed Friaâ a pris dans son discours, toujours selon les internautes, position avec les forces de l'ordre et des membres du RCD, alors que les internautes s'attendaient au moins à plus d'objectivité. Médias Ce mécontentement touche également les médias. Pourquoi ne passent-ils pas des images des arrestations citées ci-dessus. Les facebookers notamment, tombent dans les rumeurs, regardent des vidéos de personnes entourées de gardes cagoulés et exigent des explications. Qui sont ces gens? Qu'est-ce qui se passe sur le plan sécuritaire? Et ils avaient espoir de trouver réponse dans les médias, via des déclarations de la part de responsables avec des images à l'appui. Les Tunisiens via la toile se demandent également : "Pourquoi, les médias, ne passent-ils pas les manifestations et les représailles?" s'indignent les internautes. Ces derniers ont, par ailleurs, l'impression d'avoir retrouvé un discours à la langue de bois. Ils n'ont plus envie d'avoir ces nouvelles via des chaines étrangères… Rached Ghannouchi, personnage de la toile Une page avait été créee depuis l'annonce du retour de Rached Ghannouchi en Tunisie et si les internautes sont partagé par rapport à la question du RCD, ils sont presque unanimes concernant Rached Ghannouchi. En deux jours, la page a rassemblé 17.577 personnes. D'autres pages sont également créees dans le même sens. On compterait alors aux alentours de 20 000 personnes qui se sont rassemblées en l'espace de quelques jours pour crier haut et fort qu'ils sont contre un potentiel régime islamiste.