Interviewé par la chaîne Nessma, le professeur Chedli Ayari , éminent économiste de renommée internationale, a parfaitement analysé la situation dans le pays , à l'issue de la révolution du jasmin, tant du point de vue politique que du point de vue économique et social. Ce que j'ai retenu de son exposé, concis et clair sont trois points essentiels 1-Réinstaurer la sécurité dans le pays le plus rapidement possible, par les moyens dont est doté le gouvernement de coalition, qui est un gouvernement de salut, et ce pour la pérennité de l'Etat qui doitreprendre le contrôle des institutions, utiles à faire régner l'ordre et la paix entre les citoyens et redonner confiance tant aux citoyens qu'aux investisseurs étrangers. 2- Organiser des élections afin de permettre au peuple de choisir librement le président auquel ils feront confiance. 3- Instituer des missions diplomatiques afin de clarifier la situation sur le plan international, la Tunisie ayant des relations tant sur le plan politique que social et économique avec les quatre coins du monde. Entre temps ? Il faut laisser ce gouvernement travailler dans la sérénité afin d'aboutir au but escompté par tous les citoyens : Avoir un Etat dont le chef est élu démocratiquement et qui sera le chef de tous les Tunisiens sans aucune considération d'appartenance politique déterminée, son seul souci étant l'intérêt du pays et des citoyens. Cela demandera le temps qu'il faudra, et le délai de six mois comme l'a si bien remarqué, le professeur Chedli Ayari, semble un peu court. Il faut en effet une refonte des institutions et des constitutionnel. Il faut peut-être même, penser d'ores et déjà à une nouvelle constitution, afin d'instituer de nouvelles conditions d'élection et d'éligibilité, qui seront plus adéquates et plus conformes aux nouveaux objectifs de notre nouvelle société. A titre comparatif, et comme l'a si bien vu le professeur Chedly Ayari, et par analogie à l'article 39 de la constitution , où le mandat du président peut être prorogé en cas de péril imminent, la durée de six mois du gouvernement peut être prorogée, le cas de péril étant applicable en l'occurrence. Le gouvernement est certes provisoire mais, c'est un gouvernement de salut, qui doit surtout reprendre les rênes afin de faire régner l'ordre et la sécurité et cela prendra le temps qu'il faudrait, pour éviter au pays le glissement dans le désordre.