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Rendre sa crédibilité à ce ministère longtemps frappé de corruption et d'avilissement de l'enseignement Ahmed Brahim, ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique
Le portefeuille ministériel accordé à M. Ahmed Brahim, est loin d'être une sinécure. Le ministre ‘'provisoire'' comme il se qualifie a, aujourd'hui, la charge de remettre en marche les rouages de l'enseignement au sein de son ministère en garantissant la sécurité et la régularité des moyens de transport en commun, mais aussi de mettre sur les rails le projet démocratique pour rendre sa crédibilité à ce ministère longtemps frappé de corruption et de l'avilissement de l'enseignement. Lors de cette conférence de presse tenue au siège du ministère de l'Enseignement supérieur et de la recherche scientifique, les questions qui ont fusé de toutes parts ont porté notamment sur la réforme LMD ( Licence, Master, Doctorat), les abus commis dans le secteur de l'enseignement… Pour l'ancien professeur à l'université de Tunis, il est des exigences à régler, questions abordées point par point dans un communiqué de presse. A citer à titre indicatif que la police universitaire a été éradiquée de tous les établissements d'enseignement supérieur, que les locaux utilisés par le RCD seront rendues aux établissements universitaires. On apprend également, que l'université du 7 novembre à Carthage changera d'appellation, puisqu'elle sera l'Université de Carthage, tout court. La chaire Ben Ali pour le dialogue des religions et des civilisations sera dissoute dans la foulée des réformes apportées dans cette phase transitoire. « L'université Bouebdelli rouvrira ses portes, apprenons-nous et les requêtes déposées par les différentes parties seront traitées dans le sens de l'équité » commente le ministre. Mais au-delà de cet aspect forme, il est des questions de fond qui seront résolues comme la démocratisation de l'ensemble des structures universitaires.
Démocratie dites-vous ?
‘'Démocratie'', le terme, avouons-le, a perdu de sa crédibilité tant il a consacré des pratiques totalitaires dans l'ancien régime. M. Brahim a anticipé sur certaines questions en énumérant un ensemble d'actions qui ont pour rôle d'instituer une véritable démocratie, comme par exemple la réactivation du rôle de l'UGET (Union générale des étudiants tunisiens), l'ouverture du ministère à toutes les doléances qui peuvent parvenir des différents partis ou acteurs de la société civile. Mieux, un étudiant sera nommé comme conseiller auprès du ministre, à qui il incombera la tâche des affaires estudiantines. Il est question ainsi explique-t-il, « d'ouvrir les canaux du dialogue et de concertation avec l'ensemble des parties concernées, enseignants, étudiants, personnel administratif et ouvriers, à travers leur instances syndicales, afin d'élargir les libertés académiques et résoudre les problématiques établies, de préparer les réformes politiques et les dispositions susceptibles de permettre à toutes les forces vives de contribuer efficacement à la construction d'une université démocratique, indépendante et créatrice ». Et toujours selon lui, il s'agit de « démocratiser l'ensemble des structures universitaires, et de commencer par la préparation des élections des Conseils Scientifiques et des instances de gestion dans l'ensemble des établissements universitaires».
Gouvernement de transition
Quant à son rôle au sein du gouvernement, le ministre a rappelé que le gouvernement de transition dont il fait partie n'est que provisoire et comme son nom l'indique, il a pour rôle de combler le vide politique et les éventuels débordements qu'on a évités de justesse après la chute de Ben Ali. « Ce gouvernement n'est pas représentatif de la société tunisienne et de la révolution du peuple. Son rôle est de préparer le terrain aux prochaines élections qui seront réalisées sous le contrôle d'observateurs internationaux mais aussi d'assurer la sécurité du peuple et la viabilité des diverses institutions du pays. » Quant à la question des abus, on peut espérer en l'intégrité de la commission qui enquêtera sur les corruptions de l'ancien régime. « Les archives et les documents qui peuvent servir le comité d'enquête ne seront pas détruits. Ils resteront intacts en tant preuve des abus commis à l'encontre du peuple. », annonce le ministre comme promis par le gouvernement provisoire. Pourvu que l'acte suive et que l'on ne reste pas au niveau de la parlotte.