La nouvelle a déjà circulé dans les différents médias. La reprise des cours dans les établissements éducatifs publics et privés se déroulera de manière progressive à partir du lundi 24 janvier. Toutefois la première conférence de presse donnée hier par M. Taieb Baccouche, ministre de l'Education et porte parole du gouvernement d'Union Nationale a été axée sur « deux éléments : le travail du ministère lors de la période transitoire et les objectifs ainsi que les décisions du gouvernement ». Evoquant le premier volet, M. Baccouche a d'emblée annoncé qu'il sera question « de la gestion des travaux du ministère et de l'exécution des projets déjà lancés. Nous travaillerons également en étroite collaboration avec les ministres et les secrétaires d'Etat pour concrétiser les revendications du peuple tunisien réclamés depuis des années et surtout suite à la Révolution ». Du fait il a été premièrement, décidé de « reprendre les cours dans les différents établissements scolaires », rappelle le ministre tout en précisant que « cette décision a été prise eu égard à une nette amélioration au niveau de la sécurité de façon générale. Cela n'empêche que des mesures de sécurité seront prises au niveau des établissements scolaires pour assurer le bon déroulement des études et protéger nos élèves. « La décision a aussi été prise pour répondre à la demande des parents et des élèves », ajoute M. Baccouche. Il précise dans ce cadre qu'un sondage fait auprès des parents sur le net a démontré que 60 % parmi eux appellent à la reprise des cours.
Qualité
Pour ce qui est des orientations stratégiques du ministère, M. Baccouche a annoncé que l'amélioration du niveau de l'enseignement figure parmi les objectifs prioritaires. « Cela permettra de rétablir la réputation internationale du diplôme tunisien », d'après le ministre. Pour ce faire, « il sera question de la formation continue du cadre enseignant ». « Nous œuvrons par ailleurs a développer l'esprit de la citoyenneté, de la liberté de la pensée pour que la nouvelle génération soit capable de s'auto protéger contre toutes les formes de manipulation. C'est ce qui s'est passé d'ailleurs lors des deux dernières décennies où on parlait théoriquement des droits de l'homme. Une pratique qui n'a fait qu'enraciner la pauvreté et la marginalisation, d'où l'explosion et la Révolution ». Si le premier axe de la conférence était entièrement consacré aux travaux du ministère de l'Education lors de la période transitoire, le deuxième volet a été réservé au travail du gouvernement. M. Baccouche s'est prononcé en sa qualité de porte parole du gouvernement provisoire. Il a alors rappelé les mesures prises par le gouvernement et qui consistent en la rupture définitive avec le passé. « Il ne sera plus question de monopolisation du pouvoir de la part de certaines personnes ou d'une bande », réitère le porte parole du gouvernement, tout en insistant sur le fait qu'il y aura une rupture totale entre les institutions de l'Etat et le parti au pouvoir. « Il ne sera plus question d'interconnexion des pouvoirs ou de la domination d'un pouvoir au détriment de l'autre », insiste le porte parole du gouvernement provisoire.
Mesures du gouvernement provisoire
Toujours dans le même contexte, M. Baccouche a rappelé les mesures annoncées suite à la première réunion du conseil ministériel. Des mesures qualifiées de « révolutionnaires » et « prises pour la première fois depuis l'indépendance », enchaîne M. Taieb Baccouche. Il a énuméré cinq grandes décisions dont, la séparation entre l'Etat et le parti politique, la démission des ministres du RCD, la récupération des biens de l'Etat exploités auparavant par le RCD, la neutralité de l'administration et des établissements en annulant les sections professionnelles du parti du Rassemblement Constitutionnel Démocratique RCD et la loi de l'amnistie générale. Une décision qui a pour objectif de libérer tous les détenus politiques et d'opinion. A cet effet, M. Baccouche a annoncé que l'élaboration du projet de loi nécessite un peu de temps. Il a aussi annoncé que tous ceux qui n'avaient pas de passeports ont pu récupérer leur droits à ce niveau. « L'élaboration d'un projet de loi spécifique à la justice transitoire, la liberté générale, la liberté de la presse, la liberté de création des partis et des associations, l'arrêt de la saisie des publications (livres et revues), l'ouverture d'Internet », sont notamment parmi les nouvelles mesures prises par le gouvernement provisoire. Toujours dans le même ordre d'idées, M. Baccouche a annoncé que dorénavant l'enceinte de l'Université sera respectée. « Nul n'aura le droit d'intervenir dans le contenu scientifique des cours et des recherches. Le corps des vigiles universitaires a été supprimé ». Le porte parole du gouvernement provisoire a aussi rappelé que trois nouvelles commissions nationales ont été créées pour concrétiser la réforme générale et celle du système politique. Il s'agit de la Commission supérieure pour la réforme politique, de la Commission d'établissement des faits sur les abus commis durant la dernière période et de la Commission d'établissement des faits sur les affaires de malversation et de corruption. M. Baccouche a précisé que les commissions ont commencé à travailler vendredi 21 janvier. Finalement à remarquer que l'Etat prend en main l'Ecole Internationale de Carthage, cet établissement qui apparentait à l'épouse du président déchu.