Bravo pour le peuple tunisien, pour sa jeunesse éclairée, qui, par sa détermination et son courage, a pu ébranler le régime répressif et corrompu de Ben Ali pour le jeter dans les poubelles de l'histoire. Ben Ali, qui, lors de sa prise du pouvoir en 1987 et durant toutes les années de plomb de son règne, a toujours prétendu être le sauveur du pays, n'a été en réalité que son propre bourreau. Ce dictateur a martyrisé notre peuple, lui a volé sa dignité, sa quiétude, ses rêves, sa joie de vivre et ses richesses. En plus de son terrible despotisme, Ben Ali a imposé aux Tunisiens la tyrannie de sa fameuse épouse, une femme exécrable, surgie des ténèbres de l'ignorance, de la lâcheté, de l'infamie, laquelle a fini, peu à peu, par partager les rênes du pouvoir avec son dictateur de mari. Et ce fut le désastre pour le pays. C'est ce qui explique la haine implacable, mêlée de mépris, que vouent tous les Tunisiens, sans exception à «la première dame» de La Tunisie, «la vertueuse». Durant de longues années, ils ont subi, la mort dans l'âme, ses exactions, ses abus, ses injustices; elle qui a spolié de nombreux citoyens de leurs biens au profit de sa tribu de mafieux et qui a exécuté les coups les plus bas par l'intermédiaire de ses sbires, sur lesquels trône Saida Agrebi, dont les compétences en sorcellerie ont fait leurs preuves et se sont confirmées sous le règne de Leila Ben Ali. Saida AGREBI partage avec sa «raïssa» Leïla la sinistre réputation d'être le sympbole de la corruption à son degré suprême. Et comble de l'ironie, ces deux dames respectueuses se targuent d'être des militantes féministes qui oeuvrent pour l'émancipation de la femme, l'affirmation de sa personnalité et son image de marque dans le monde. C'est vrai que toutes les deux, chacune selon son pouvoir, ont oeuvré pour cultiver à travers le pays une mentalité de corruption, de népotisme, sous couvert d'appellations pompeuses, telles que «L'organisation tunisienne des mères» ou « l'organisation de la femme arabe » et j'en passe. Loin de servir la cause de la femme, elles ont souillé son image. De ces années sombres de dictature, des images saisissantes de dégradation, de honte me reviennent souvent à l'esprit, dont celles de «la présidente de l'organisation de la femme arabe» prononçant ses discours, combien «édifiants» avec toute l'assurance d'une juriste, doctoresse es «haute coiffure», devant un auditoire subjugué par le génie de cette femme savante «hors du commun». Autre image de cette mascarade, celle de Saïda Agrebi, lors des meetings grandioses de la campagne electorale 2009, portant l'écharpe mauve et scandant des slogans honteux et débiles à la gloire du président déchu, jusqu'à en perdre la voix. Les discours qu'elle prononçait elle aussi, à travers les régions du pays sont révoltants d'avilissement. Je souhaite vivement que le vent de la révolution tunisienne qui a emporté Ben Ali et sa dictature, vienne à bout d'extirper les racines de ce régime pourri. Ce sont là les vrais défis de la nouvelle classe dirigeante quoique je n'aime guère le mot «défi» qui faisait partie du lexique de la langue de bois, ayant servi d'outil de propagande pour le défunt régime.