Le Temps-Agences - La chambre haute du Parlement russe a ratifié hier le traité de désarmement nucléaire START, achevant le processus d'approbation du document signé par les présidents russe et américain, pierre angulaire de la relance des relations entre les deux pays. Le document signé le 8 avril 2010 à Prague par Dimitri Medvedev et Barack Obama a été approuvé à l'unanimité par les 137 sénateurs présents. La Douma (chambre basse) avait ratifié le traité en troisième et dernière lecture mardi. Approuvé fin décembre par les Etats-Unis, ce traité prévoit que chacun des deux pays peut déployer au maximum 1.550 têtes nucléaires, soit une réduction de 30% par rapport à 2002. Il permet la reprise des vérifications mutuelles des arsenaux nucléaires des deux superpuissances, interrompues fin 2009. Le nouveau traité de désarmement nucléaire START (acronyme en anglais de traité sur la réduction des armes stratégiques) est une pièce maîtresse du "redémarrage" des relations entre Washington et Moscou, après les graves tensions apparues pendant la présidence de George W. Bush. "Evidemment le processus du redémarrage ne se limite pas au désarmement, mais sans ce traité, le processus aurait été plus lent", a déclaré Mikhaïl Marguelov, chef de la commission des Affaires étrangères du Conseil de la Fédération. Le précédent accord de désarmement entre les deux pays datant du 1991 a expiré fin 2009. Moscou et Washington ont trouvé un compromis après d'âpres négociations, sans pour autant surmonter toutes leurs divergences. Le Sénat américain ainsi que le Parlement russe ont voté une série de textes additionnels non contraignants illustrant la différence des vues concernant la sécurité stratégique. La divergence fondamentale concerne la décision de l'administration Obama de poursuivre la construction en Europe d'un bouclier antimissile. La Russie a fait savoir qu'elle n'accepterait ce projet qu'à condition qu'elle y participe à part entière. Moscou a proposé un projet conjoint de la "défense antimissile sectorielle" prévoyant que Moscou prendrait la responsabilité de la défense antimissile pour tout projectile tiré en direction de l'Europe et les pays de l'Otan feraient de même pour tout missile tiré en direction de la Russie. Cette proposition a été poliment rejetée par les dirigeants de l'Otan et les Etats-Unis.