Les travaux du XIIème congrès national de gastroentérologie ont pris fin hier. L'endoscopie digestive, l'obésité et l'hépatite B étaient les principaux thèmes abordés lors de ce congrès qui a réuni des spécialistes du domaine tunisiens et étrangers. Dans le cadre du congrès, 14 démonstrations ont été retransmises en direct de l'hôpital Habib Thameur vers le lieu du congrès. 16 malades ont pu bénéficier de l'expérience des experts de France et de Belgique venus assister au congrès.
Une table ronde sur l'obésité morbide a également eu lieu. Pr. Taoufik Najjar, président de la Société tunisienne de gastroentérologie a souligné que l'obésité constitue aujourd'hui un problème de santé publique. Les chiffres montrent que 7% des hommes et 23 à 33% de femmes souffrent d'obésité. Différentes probabilités de traitement par endoscopie sont actuellement possibles et faciles comme par exemple : la pause d'un ballon à l'intérieur de l'estomac pendant une période de six mois. Cette technique permet au patient de perdre entre 6 et 36 kg de son poids initial. Des recherches ont démontré que l'obésité morbide peut entraîner un diabète gras, une hypertension artérielle et bien d'autres maladies. Dans ce type de cas, on peut avoir recours à la chirurgie. Toutefois, cette dernière peut provoquer quelques effets indésirables qu'il convient d'étudier.
L'hépatite B en Tunisie est cent fois plus importante que le sida Un autre thème d'une importance majeure a été traité lors du congrès. Celui de l'hépatite B. Pr. Najet Belhaj, Secrétaire général de la Société tunisienne de gastroentérologie a souligné hier lors d'un point de presse, que l'hépatite B en Tunisie est cent fois plus importante que le sida. C'est un véritable problème de santé publique aussi bien en Tunisie que dans le monde. Les chiffres le confirment puisque 350 millions de porteurs chroniques du virus existent dans le monde. Ce virus est responsable d'un million de décès par an, suite à une pathologie aiguë ou chronique du foie et de carcinome hépatocellulaire. En Tunisie 7% de la population, soit 700 mille personnes, sont porteuses chroniques du virus de l'hépatite B dont 200 personnes sont porteuses actives. Les 700 mille personnes sont tous exposées à la cirrhose et au cancer du foie. Une grande partie de ces personnes réside au sud de notre pays. L'hépatite B est responsable de l'hospitalisation de 8000 personnes pour cirrhose et de 300 personnes pour carcinome hépatocellulaire par an.
La prévention : un important remède Pr. Najet Belhaj souligne que la prévention constitue un important remède à la maladie surtout après l'introduction de la vaccination contre l'hépatite B en Tunisie depuis janvier 1995. La transmission du virus peut être soit d'une manière horizontale (personne à personne) soit d'une manière verticale (mère à enfant). Il est alors important d'améliorer l'hygiène dans les hôpitaux et pourquoi pas adopter une législation spécifique à l'hygiène pour contrer l'infection nosocomiale. Il est essentiel de faire connaître à la population les causes de transmission à travers la multiplication des campagnes de sensibilisation. En effet, l'hépatite B est la maladie sexuellement transmissible la plus répandue dans le monde. Elle se transmet également dans 30 à 40% des cas d'une manière verticale. Il est donc indispensable de dépister systématiquement toutes des femmes enceintes dans leur troisième mois de grossesse afin de procéder à une sérovaccination à la naissance. De cette manière on peut éviter la transmission du virus de la mère à l'enfant puisque la contamination se fait le jour de la naissance et pas avant. Sachant que le bébé, une fois atteint par le virus, il aura entre 80 et 90% de chances de ne pas guérir. La transmission du virus peut être aussi intrafamiliale via un coupe ongles, une brosse à dents... Cependant, le pourcentage du passage de la maladie diffère selon la nature du virus actif ou non. S'il est actif les chances de transmission sont de l'ordre de 90%, si le virus n'est pas actif, les chances de passage sont réduites à 10%. Pr. Belhaj, a souligné que La Société tunisienne de gastroentérologie est actuellement en train de formuler un programme visant la lutte contre l'hépatite B. Il sera basé sur la vaccination, la sensibilisation, l'élargissement du champ de dépistage et le traitement qui est, heureusement disponible. Afef BEN ABDELJELIL
Hépatite B : les groupes à risque Résidents ou immigrants d'un pays à forte prévalence de VHB Voyageurs dans des zones de forte endémicité Utilisateurs de drogues injectables Personnes transplantées ou transfusées Personnes tatouées ou percées Personnes avec antécédents de maladie sexuellement transmissible Personnes ayant ou ayant eu des partenaires sexuels multiples Personnes en contact régulier avec des individus présentant une infection chronique Nourrissons dont la mère est infectée Personnes atteintes d'insuffisance rénale, de cancer Personnes étant ou ayant été en milieu carcéral Personnes en situation précaire