•L'attribution du droit à l'officine, le prix d'achat des médicaments, le stage payé pour les internes - Dans cette période de revendications en faveur de réformes sociales et professionnelles, l'on se rend compte que tous les corps ou presque nécessitent du moins une révision, si ce n'est des changements fondamentaux. Les exigences se font entendre un peu partout et les pharmaciens, eux aussi, appellent aux réformes. Samedi dernier, les pharmaciens sans officine ont protesté afin que l'on revoie et l'on révise l'attribution du droit à l'officine. Les pharmaciens qui travaillent dans leurs locaux réclament eux aussi des réformes. « Toutes les lois qu'on subit nous collent l'étiquette de commerçants. On a été obligé de le devenir, par la force des choses, la situation oblige » témoigne Nadhem Chakri, un jeune pharmacien. Il nous parle par ailleurs de toutes les réformes que nécessite le domaine dans lequel il travaille. « Durant la période de la révolution, on a travaillé pendant une semaine sans protection. Ni l'armée ni la police n'ont pris l'initiative de se positionner devant les officines. Le Conseil National de l'Ordre des Pharmaciens et le syndicat ont également été absents et ont failli à leur devoir de nous protéger et ont été absents sur le plan médiatique et au niveau de la population. Nous exigeons par ailleurs la dissolution du syndicat. Mais avant même la révolution, notre corps était victime de plusieurs décisions injustes. En outre, avec la baisse des prix de vente des médicaments, on n'a pas également baissé le prix d'achat, ce qui a fait que cette baisse était plutôt celle de la marge. On parle aussi de changement au niveau des zones pour permettre à des nouvelles officines d'ouvrir. En effet, les zones, 1 et 2, sont évaluées selon le nombre d'habitants ; 3000 à 4000 habitants dans la zone 1 et 6000 dans la zone 2. Les changer influera forcément sur la vente. La même décision concernant l'ouverture de plus d'officines dans les patelins nuira aux pharmaciens. Il faut continuer à respecte le numerus closus. La liste d'attente qui est actuellement de 2000 personnes à peu près, peut-être rectifiée d'une façon à donner plus de chances aux pharmaciens qui n'ont pas d'officine d'en avoir. Les pharmaciens possédant une officine doivent par ailleurs le déclarer à la DPM – Direction des Pharmacies et des Médicaments – or, ceux qui travaillent dans les produits pharmaceutiques ; laboratoires, vente, fabrications (…) n'ont pas l'obligeance de le faire. Cela fausse largement le nombre des vrais « pharmaciens chômeurs ». Une loi répressive pour ceux qui travaillent, même en dehors d'une officine sans autorisation, devrait-être établie. La liste ne reflète pas non plus la vérité sur un autre plan. Partagé en trois, chaque pharmacien s'inscrit sur deux listes, ainsi si jamais il a une officine quelque part et qu'une autre se libère dans sa zone de préférence, il pourra partir rouvrir là-bas. C'est en quelque sorte, prendre la place de quelqu'un d'autre qui n'a pas du tout d'officine. Il faudrait mettre à jour la liste, mais sur de nouvelles bases, ceux qui ont déjà une pharmacie doivent être effacés de la liste. Le domaine de la pharmacie souffre d'ailleurs même avant d'arriver à ce stade. Les stagiaires en 6ème année, année de stage, par exemple ne sont pas payés, alors que les internes en médecine le sont. Dans le domaine public en général, les pharmaciens n'y trouvent pas de place. Les pharmacies d'hôpitaux sont tenues par les chefs de service, où le simple pharmacien ou stagiaire se retrouve lésé. Il faudrait qu'on recrute plus de pharmaciens, chaque hôpital selon ses capacités. Ça créera de l'emploi. Les cliniques également peuvent participer à la création de l'emploi, si on leur permet d'ouvrir des pharmacies. D'ailleurs, toutes les cliniques vendent les médicaments mais d'une façon illicite. La CNAM de son côté pourra engager des pharmaciens puisqu'elle gère leurs dossiers et que plusieurs points, scientifiques ou ceux de la gestion, seraient mieux traités par un spécialiste de domaine. Pour finir, une réforme de la loi électorale du Conseil de l'Ordre des Pharmaciens s'impose. Les jeunes, ainsi que les chômeurs doivent y être représentés. »