«Wajdi Bouallègue s'est permis de me traiter de Faïçal Ben Ali sur Facebook» - Le président de la FTG M. Faïçal Zemni était et il est toujours dans tous ses états. Et pour cause puisque le clan des « Bouallègue » a décidé de le traîner dans la boue et de ternir son image en faisant fi de toutes les règles de bienséance. Faïçal Zemni nous a contactés pour éclairer la lanterne de tous les Tunisiens d'autant plus qu'avec les temps qui courent et dans une conjoncture politico-sociale fragile, tous les excès possibles et imaginables sont devenus monnaie courante. La chasse aux sorcières caractérise notre quotidien et ceux qui ont peur de se voir rattraper par leur passé prennent très souvent les devants pour essayer de se dissocier de l'ancien régime. Le premier responsable de le Fédération de Gymnastique n'a pas apprécié le comportement de Wajdi Bouallègue et encore moins celui de certains médias qui ne lui ont pas donné la possibilité de s'exprimer en se basant sur un seul son de cloche, celui de Bouallègue qui aurait, vraisemblablement, dû se taire. Entretien: Le Temps: je vous sens outré et énervé après les déclarations de Wajdi Bouallègue qui s'est exprimé sur les ondes d'une radio privée. Qu'en est-il vraiment ? Faïçal Zemni: que voulez-vous que je vous dise. C'est un garçon qui m'a traîné injustement dans la boue. Vous pouvez consulter son mur sur Facebook et réécoutez ses propos sur Mosaïque Fm et vous allez vous rendre compte de la gravité de ses allégations. Il m'a traité de dictateur et s'est même donné la permission de m'appeler Faïçal Ben Ali. Venant de sa part, cette attitude ne me surprend guère, mais ce comportement aurait pu avoir des répercussions graves car, comme on sait comment les R.C.Distes ont été délogés. Même ma famille aurait pu en pâtir. Comment expliquez-vous cet acharnement sur votre personne ? La raison est toute simple depuis que j'ai pris en main les affaires de la FTG, je lui ai coupé les vannes car les trois quarts du budget étaient à la disposition des Bouallègue. En des termes beaucoup plus simples, je suis devenu un obstacle devant ses dépassements financiers. Imaginez un seul instant un sportif qui perçoit dix-mille dinars comme prime de soutien psychologique car il n'a pas pu prendre part à une compétition à Glasgow qui a été annulée. Il n'y a pas que cela ? Si je devais parler de ce qui se faisait au sein de la FTG, il me faudrait beaucoup plus de temps et d'espace sur les colonnes de votre journal. Onze ans durant, on a entendu parler seulement de Wajdi Bouallègue et de son père. Ce dernier était en même temps DTN et entraîneur national, ce qui n'est pas logique et puis, pour faire court, il faudrait se poser une question toute simple et se dire pourquoi d'autres athlètes n'ont pu émerger. Le DTN a tout fait pour les écarter. Saber El Arfaoui, Chedly Jlid et Mongi Ouerfelli, pour ne citer que ceux là, étaient des garçons prometteurs mais ils n'ont pas eu la possibilité de progresser car les stages et l'argent de la FTG étaient à la disposition de Wajdi et son père. Les affaires de la fédération étaient gérées par la mère qui était proche du ministre Abdallah Kâabi. C'est une Mafia à une petite échelle et elle n'a fait que du mal à ce sport qui aurait pu nous valoir de nombreuses satisfactions. On vous a également traité de corrompu… Ça, c'est le monde à l'envers. Et d'abord ont-ils des preuves concrètes ? Il ne faut pas se contenter de parler comme cela, sans avoir la possibilité de prouver quoi que ce soit. Une affaire en justice est en cours pour que la lumière soit faite sur la FTG. Par contre, j'ai en ma possession des dossiers qui vont prouver qui a vraiment profité de l'argent de la FTG. Les factures sont nombreuses. En outre, je n'ai jamais réparé ma voiture en profitant de l'argent de la FTG. Je n'ai jamais payé ma facture ADSL ou acheté un décodeur avec l'argent de la FTG et, comble de l'indécence, je n'ai jamais payé des sommes considérables dans les bars d'un hôtel, quel qu'il soit, ou l'on était censé être en stage. Je ne vous parle pas de 100 ou 200 dinars mais 1 million et plus de nos millimes qui furent dépensés dans les restaurants et dans les consommations extras… et ce n'est pas pour me vanter ou quoi que ce soit, il m'est arrivé de dépenser de mon propre argent… Quel fut votre rapport avec l'ancien régime ? Pour votre gouverne, je n'ai jamais fait de politique et je n'ai jamais participé à un meeting du RCD. Je n'ai jamais voté et contrairement aux Bouallègue, je suis intègre et je n'ai rien à me reprocher. Je suis là par amour pour ce sport que j'ai pratiqué quand j'étais jeune et je suis dans le giron de la FTG depuis des années. Par contre, Wajdi a tout fait pour apposer sa signature sur le cahier d'or pour faire partie de ceux qui demandaient à Ben Ali de se présenter aux élections de 2009. Sa mère est connue pour ses Youyous chaque fois qu'il est question du RCD et du président déchu. Et qu'il ne vienne pas se vanter d'avoir déchiré un jour la photo de Ben Ali au siège de la FTG car celle-ci représentait surtout ma propre personne et les membres fédéraux. Ceux qui ont mis fin à onze ans de règne de Wajdi et son père, avec à l'arrivée quelques médailles. Il n'a jamais été champion du monde ou médaillé dans des jeux olympiques. Actuellement, son classement est 33ème dans les séries coupe du monde. Il est temps de tourner définitivement la page car je l'ai radié une première fois et je suis revenu sur ma décision pour lui donner la possibilité de se refaire une autre image. Mal m'en a pris… Propos recueillis par Mourad AYARI