Cette Révolution, c'est aussi la nôtre - Il aura fallu 18 jours, plus de 300 morts et une pression sans précédent de la rue au pays du Nil pour que Hosni Moubarak se résigne à quitter le pouvoir après 30 ans à la tête d'un régime autocratique. Le président-dictateur a enfin compris qu'aucune force aussi puissante soit-elle ne peut s'opposer à la volonté du peuple. Hélas pour lui, il l'a compris trop tard et n'a pas assimilé la leçon tunisienne pourtant toute récente. Moubarak et Ben Ali, avant lui, sous estimaient peut-être le sursaut de fierté et de dignité enraciné au plus profond de deux peuples dont l'histoire est jalonnée d'événements glorieux et de soulèvements contre toute forme d'asservissement et de tyrannie. Ils oubliaient peut-être que ces terres qui ont enfanté Saâd Zaghloul, Jamel Abdennasser ou Mohamed Daghbagi et Farhat Hached, sont éternellement fertiles et capables de mettre au monde d'autres leaders et d'autres héros d'une trempe exceptionnelle. Il s'agit de la jeunesse arabe, espoir de la nation et son porte-drapeau. Si le peuple égyptien est aujourd'hui en liesse comme l'a été le peuple tunisien quelques jours auparavant, c'est grâce à son combat et à ses sacrifices. Evidemment, Mohamed Bouazizi restera pour toujours le symbole, car c'est de Sidi Bouzid en Tunisie que la flamme a été allumée, la jeunesse égyptienne a suivi et d'autres emprunteront demain le même parcours pour faire trembler les trônes de toutes les dictatures dans le monde arabe.