La construction sur les sites archéologiques et le milieu naturel et forestier de Hammamet continue de susciter une vive réaction des hammamettois qui se sont mobilisés ces derniers jours pour faire face à ces dépassements. Pendant l'époque romaine, la ville d'Hammamet avat connu une prospérité considérable. Les ruines et sculptures découvertes dans la zone touristique , Piputt, Kasr Ezzit et Souk Labiedh et non loin de Moncef Bey attestent de l'envergure urbaine qu'avait connue Hammamet à cette époque là. Mais ce patrimoine archéologique qui constitue la mémoire collective de Hammamet risque de disparaître au regard des générations futures. Le béton envahit les vestiges dans plusieurs endroits de la ville. Il détruit et envahit des pans entiers du patrimoine archéologique. « Au cours des dernières années de népotisme et de corruption et à part le pillage des richesses archéologiques de la ville, , certains promoteurs immobiliers n'ont pas hésité à déclasser certains terrains archéologiques à Hammamet et à changer leur vocation pour les rendre constructibles et les livrer à l'appétit vorace des Ben Ali et des Trabelsia de triste mémoire nous a précisé Fethi Gueddiche membre de la ligue tunisienne pour la défense des droits de l'homme et fondateur du comité populaire pour la sauvegarde de la révolution à Hammamet.« En fait dit -il, au lieu de sauvegarder le patrimoine national, ces prédateurs ont voulu s'enrichir et consolider leur chiffre d'affaires. Ils ont fait des dépassements et causé des dégâts énormes à Hammamet en témoigne le projet immobilier –touristique du côté de Tanit qui est en train d'être édifié sur un site archéologique. Ce projet qui comprend 18 immeubles (R+5), une unité hôtelière et un aquaparc n'a pas reçu l'autorisation de l'institut national du patrimoine. Cet ensemble immobilier a défiguré le paysage urbain de Hammamet car il y a un changement de vocation d'une zone hôtelière en zone urbaine. Cela représente une atteinte très grave au patrimoine archéologique et à l'histoire de la ville. Vu ces dépassements, nous avons saisi le tribunal administratif pour arrêter sans délai tous les chantiers de lotissements et de construction engagés dans ce périmètre classé de Hammamet et de rendre les terrains usurpés à leur vocation archéologique initiale » D'autres dépassements sur le milieu naturel Aucun respect de l'environnement. Le constat est amer du côté de l'oued Errih où des villas ont été construites sur l'oued. Ce qui fait que nous avons souvent affaire à des constructions illicites érigées sur des terrains dont on ne connaît pas la nature judiciaire. « La maffia du foncier, l'attribution anarchique de terrains à bâtir, la destruction des zones agricoles, l'absence de toute réglementation en matière de planification de l'espace urbain sont autant de facteurs qui ont contribué à ces constructions anarchiques à Hammamet » nous dit Fethi Gueddiche qui appelle à l'arrêt immédiat des chantiers douteux. L'ivresse des fortunes a fait perdre la tête à ces spéculateurs fonciers. On construit à tout-va et souvent au détriment de l'espace agricole. » Côté Faouara, cri d'alarme sur cette zone forestière « Des centaines d'hectares ont failli passer chez les Trabelsia qui ont décidé d'exploiter cette belle zone d'Hammamet pour des projets immobiliers. Heureusement que la révolution est arrivé à temps pour mettre fin aux agissements de ces spéculateurs. Bref nous nous opposons à ce que Hammamet soit défigurée. Il est donc nécessaire d'agir, grâce à une prise de conscience collective. Notre but est de redonner un sens au patrimoine archéologique, y compris économique de Hammamet afin de le sauver des spéculateurs et des prédateurs » conclut Fethi Gueddiche