Des centaines d'Egyptiens ont continué hier de fuir la Libye par la frontière avec la Tunisie où le Croissant rouge a appelé l'Egypte à l'aide pour évacuer ses ressortissants. Au moins un millier de personnes, essentiellement des Egyptiens, sont encore entrées en Tunisie vendredi matin par le principal point de passage frontalier à Ras Jedir, a indiqué le président du comité régional du Croissant rouge, Mongi Slim. Au total près de 20.000 personnes ont fui la Libye par la Tunisie entre le 20 et le 24 février par Ras Jedir, en majorité des Tunisiens, selon la protection civile. Mais actuellement la tendance est à l'augmentation du nombre d'Egyptiens et à la diminution du nombre de Tunisiens, selon M. Slim. «Entre jeudi à minuit et vendredi 10H00 locales, 4.400 Egyptiens ont franchi la frontière à Ras Jedir et le flux continue», a-t-il dit. Face à cet afflux, le Croissant rouge a appelé l'Egypte à l'aide pour rapatrier ses ressortissants. «Il y a un problème de logements pour les Egyptiens à la frontière, ils sont en surnombre» par rapport aux capacités d'hébergement à Ben Guerdane. «C'est urgent, il faut que les Egyptiens envoient des avions ou des navires pour ramener chez eux leurs ressortissants», a-t-il ajouté. Actuellement, les Egyptiens sont hébergés à Ben Guerdane, dans une maison de la culture, un lycée ou dans un camp militaire pouvant accueillir 350 personnes et où un hôpital de campagne a été dressé. Mais, a souligné M. Slim, «il n'y a pas assez de matelas ni de couvertures». «Nous les avons aussi répartis dans la région à Djerba, Zarzis, Médenine, y compris dans des résidences privées», a-t-il ajouté. Les premiers jours de l'exode des étrangers de Libye, ce sont essentiellement des Tunisiens qui passaient par Ras Jedir où ils ne restaient généralement que quelques heures avant de rejoindre une autre ville par bus. Alors que les migrants exténués et sous le choc passent la frontière en traînant valises, baluchons et couvertures, des habitants de Ben Guerdane ont manifesté leur mécontentement face à l'attentisme du gouvernement de transition à Tunis. De nombreux locaux estiment qu'ils sont livrés à eux-mêmes pour gérer cette crise alors que la solidarité s'est immédiatement mise en place pour accueillir les migrants.