• Le ministère de l'Intérieur appelle les parents à empêcher leurs enfants de participer aux actes de vandalisme - Des affrontements violents ont de nouveau opposé hier à Tunis forces de l'ordre et manifestants qui scandaient des slogans hostiles au gouvernement transitoire. Aux jets de pierres, la police a réagi en usant de bombes lacrymogènes pour disperser la foule de jeunes massée par centaines devant le ministère de l'Intérieur, sur l'avenue Bourguiba, nerf de la capitale, cerné de militaires à pied et à bord de chars entourés de fils barbelés. Une véritable bataille rangée s'est ensuite engagée dans les rues limitrophes du centre-ville, où l'air devenait irrespirable par la densité des gaz lancés par les forces de l'ordre qui pourchassaient les manifestants. Magasins et terrasses de cafés ont dû fermer dans une capitale désertée par ses habitants, offrant un spectacle de désolation à l'opposé de la traditionnelle agitation régnant dans la capitale le samedi soir. Ces violences font suite à d'autres heurts déjà survenus vendredi. Selon un communiqué du ministère de l'Intérieur, "les actes de violence, de vandalisme et de destruction survenus durant l'après-midi et la soirée du vendredi, à l'avenue Habib Bourguiba à Tunis, ont fait 21 blessés parmi les agents de l'ordre". Le communiqué ne fait pas mention de victimes du côté des manifestants, mais fait état de locaux de police détruits, de magasins incendiés et pillés, ainsi que de voitures brûlées. Dans un autre communiqué, les services de sécurité appellent les parents d'élèves et d'étudiants à "empêcher leurs enfants de participer à des actes de vandalisme et de troubles, et à éviter leur utilisation comme bouclier humain par les instigateurs de ces actes". Vendredi, les heurts ont mis aux prises les forces de l'ordre à des milliers de manifestants dans le sillage d'un impressionnant sit-in qui a rassemblé plus de 70.000 personnes place de la Kasbah, siège du gouvernement contesté. Alors que les manifestants saccageaient tout ce qui se trouvait sur leur passage, les forces de l'ordre ont répliqué par des bombes lacrymogènes, des tirs de sommation et des coup de feu à balles réelles. Il s'agit des scènes les plus violentes depuis la chute du régime Ben Ali le 14 janvier dernier.