Voilà dix jours maintenant que mon téléphone fixe est dérangé et depuis, j'appelle quotidiennement le fameux « 1100 » pour signaler la panne en vain. Renseignements pris, les techniciens de Tunisie Télécom sont en grève pour plein de revendications. Pas de service minimum pour dépanner leurs clients que nous sommes et même si les agents de TT sont payés grâce aux factures lourdes que nous payons, ils ne vont pas s'émouvoir pour autant. Est-ce l'esprit de notre révolution ? Rappelons qu'il ne s'agit pas de la révolution bolchévique, pas au niveau de la forme mais au niveau du timing car un téléphone qui reste dérangé plus de dix jours, ça ne s'est pas vu depuis… 1917. Et ce sont ce genre de petits détails qui nous inquiètent sur l'avenir de notre société. Le civisme et la responsabilité sont les piliers de toute transformation qualitative de notre vie. La conscience professionnelle aussi. Ils ont certes le droit de faire grève, même pour profiter de la fragilité du gouvernement provisoire pour améliorer leurs conditions de travail (alors que les chômeurs gèlent dans les sit-in), mais ils ne doivent pas prendre leurs clients en otage. Espérons tout de même que dans la Tunisie moderne et démocratique, le monopole du fixe « dégage » au profil d'une vraie concurrence. Ainsi, on se souviendra des mauvais jours du monopole de TT, du monopole du pouvoir, du monopole de la mafia etc.