Manuela Maffioli, l'artiste-photographe qui réside depuis 5 ans en Tunisie, a voulu à sa manière, participer à la révolution tunisienne en exposant à El Teatro du 09 jusqu'au 17 mars courant, ses toutes dernières œuvres photographiques qui brossent les portraits des révolutionnaires rassemblés à la Kasbah entre les 19 et 27 janvier dernier. 56 photos prises par l'artiste sur le terrain relatent les moments historiques vécus par ces manifestants, jeunes et adultes parmi lesquels, la femme est omniprésente dans la majorité des photos exposées. Toutes les photos témoignent de la volonté de ces citoyens libérés de la peur et de la tyrannie d'aller en avant pour se débarrasser complètement des traces de l'oppression et de la servitude longtemps subies sous l'ancien régime. Des portraits impressionnants où l'on peut voir les moindres expressions et émotions sur les visages des manifestants que l'appareil-photo de l'artiste a spontanément et merveilleusement captées ! Un album qui immortalise les moments difficiles vécus lors du sit-in organisé à la Kasbah par les révolutionnaires et qui servira sans doute de références visuelles pour les générations futures. Intitulée « Oujouh » (Visages), l'exposition met en relief toutes les réactions volontaires ou spontanées que l'artiste ait pu épier sur les visages des manifestants. Des visages empreints de douleur et enflammés de colère, mais aussi des visages sérieux, endurcis et sévères et de même, des visages fiers épanouis de joie et rayonnants d'espoir. En regardant les photos sur lesquelles sont marquées les dates de la prise de vues, on a l'impression de suivre la chronologie des faits sous les yeux et de revivre ces moments historiques, ô combien difficiles, vécus par les révolutionnaires. D'ailleurs, les titres attribués aux différentes photos évoquent l'état physique et psychologique des révolutionnaires campés à la Kasbah pendant plusieurs jours. On peut lire parmi ces titres : « le cri », « libération », « fierté » « rage », « demain » « dégage » « ma patrie », « demain », et j'en passe… un lexique qui rappelle la fermeté et la détermination des révolutionnaires d'aller jusqu'au bout. Avec cette exposition, Manuela Maffioli exprime non seulement sa vive admiration pour la révolution tunisienne, mais elle nous fournit un témoignage infaillible sur une étape mémorable de l'histoire de la Tunisie.