Les prouesses du truand ont pris définitivement fin. Dar Faddhal, une proche banlieue de Tunis respire à présent la quiétude, après la mise à l'ombre de ce dangereux délinquant qui n'a laissé apparemment personne en paix. Tous les citoyens de la bourgade le craignaient tant il était vraiment féroce. Celui qui n'obtempérait pas à ses ordres ou qui lui refusait n'importe quelle demande était certainement voué au pire des châtiments corporels. Le comble c'est qu'il sait choisir ses victimes les plus expiatoires. C'est ainsi qu'il a jeté son dévolu sur une jeune fille de 19 ans qu'il emmenait de force de la Cité El Aouina jusqu'à chez lui à Dar Faddhal, pour la contraindre à assouvir à ses bas instincts. Inimaginable, il accomplissait son forfait à plusieurs reprises sans que l'adolescente ne pipe mot, de peur d'être purement et simplement liquidée par son ravisseur. Ce dernier, en effet, ne cessait de la menacer de mort si elle divulguait leur secret. Stoïque, la jeune fille acceptait son sort inexorable jusqu'au jour où sa mère prit son courage à deux mains pour aller dénoncer l'énergumène à la police qui a eu vent de certaines personnes ayant déposé plainte pour violences manifestes de cet individu lugubre. La ratissage ne tarda pas à porter ses fruits puisqu'une planque bien organisée permit l'arrestation du truand. Une arrestation mouvementée car ce dernier menaça les forces de l'ordre d'un couteau avec lequel il s'est tailladé le corps, voyant qu'il ne pouvait en aucun cas échapper de la souricière qu'il lui était imposée. Il combattit longtemps avant de se rendre finalement aux policiers qui le transportèrent à l'hôpital pour recevoir les soins nécessaires à son état, étant dégoulinant de sang de partout. C'est dans la région d'El Aouina que les agents le cueillirent, après l'avoir attendu patiemment. Longuement interrogé par les enquêteurs, il finit par narrer dans le détail les prouesses dont il fut capable notamment la façon avec laquelle il s'introduisait chez cette femme pour forcer sa fille à le suivre chez lui pour y passer des moments agréables. Quel culot, d'autant plus qu'il bénéficiait du silence religieux observé par sa victime horrifiée ! Cet épisode, il l'a répété à plusieurs reprises sous le regard effaré d'une mère meurtrie dans sa chair et dans son honneur. Les autres habitants de Dar Faddhal n'ont pas échappé également à la violence exercée par ce malfaiteur d'un genre nouveau qui s'est fait passer pour un caïd du troisième millénaire. Lassés par ce comportement ignoble, ils ont osé se plaindre à la police qui a mis un terme aux " exploits " nauséabonds de ce truand de la plus basse espèce. Dar Faddhal vient d'être expurgé de cette sangsue qui collait aux basques des paisibles citoyens. Et c'est tant mieux.