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« Nous sommes venus à Tunis pour faire face à cette campagne de dénigrement contre notre compagnie » Les responsables de l'opérateur turc TAV Tunisie réagissent
« Nous ne comptons pas interrompre l'activité de l'aéroport de Monastir, mais limiter sa capacité à 1.5 million de passagers par an » « Pour l'aéroport d'Enfidha, nous avons investi 550 MD » « Nous sommes venus à Tunis dans l'objectif de faire le nécessaire pour faire face à la campagne de dénigrement à laquelle notre compagnie TAV Tunisie concernant notre position en Tunisie, notamment en ce qui concerne notre exploitation de l'aéroport de Monastir » a déclaré Mustafa Sani Sener, Président du Directoire de TAV Airport Holding, hier lors d'une conférence de presse à Tunis. « Je déclare que tout ce qui est dit est faux. Je veux bien éclairer sur notre situation en Tunisie et dire que nous ne sommes pas corrompus et répondre à tous ceux ayant dit qui ont dit que nous ne disposons pas d'un cadre tout à fait légal en Tunisie ». Revenant quelques années en arrière, Mustafa Sani Sener a rappelé que « l'OACA, l'Office de l'Aviation Civile et des Aéroports, a lancé un appel d'offres international pour la construction et l'exploitation d'un nouvel aéroport. Pour la majorité des opérateurs qui s'y étaient intéressés, construire un nouvel aéroport à juste 50 kilomètres d'un autre aéroport, l'affaire ne semblait être trop séduisante pour personne». Toujours selon Mustafa Sani Sener « quelques années après, l'OACA a remodelé l'offre en y joignant l'exploitation de l'aéroport de Monastir, ce qui avait rendu l'affaire intéressante à nos yeux ». Selon le premier homme du groupe TAV, la compagnie turque a gagné l'appel d'offres pour opérer à l'aéroport international de Monastir et le projet BOT (Build- Operate-Transfer) de l'aéroport international d'Enfidha pour une période de 40 ans. « TAV Airports a investi 550 millions d'euros, avec la participation d'institutions financières de renommées telles que IFC, membre du groupe de la Banque Mondiale, le Fonds Africain pour le Développement de l'Infrastructure, à un moment où l'économie mondiale passait par une crise économique sévère » a encore dit Mustafa Sani Sener. Il a rappelé que beaucoup d'entreprises, à travers le monde, avaient annulé leurs investissements et licencié leurs employés. « TAV Tunisie, quant à elle, a poursuivi son investissement en Tunisie et n'a licencié aucun employé. Il a même fourni 570 opportunités d'emploi supplémentaires ». Selon le PDG de TAV Holding, l'opérateur turc, et selon les accords qu'il a signés avec les autorités tunisiennes, devait verser 25 millions de dinars, pendant les deux premières années, et puis payer 11,7% des revenus, dans la caisse de l'OACA jusqu'en 2047. Des revenus qui pourront augmenter au fil des années pour se situer à 26% des revenus générés par les activités dans les deux aéroports. Notamment avec les 75 millions de dinars de taxes ! Pas très convaincant lors de la conférence de presse tenue en présence de l'ambassadeur de Turquie à Tunis, même si Mustafa Sani Sener a essayé d'être plus clair en disant que « personne ne peut changer les règles. Nous avons signé un contrat. Il s'agit d'un investissement direct étranger, alors il faut faire attention ». Le premier responsable de TAV l'a dit clairement « nous ne comptons pas fermer ou interrompre l'activité de l'aéroport de Monastir, mais nous comptons limiter sa capacité à 1.5 million de passagers, comme seuil minimal exigé par l'OACA. Nous n'avons pas transféré des vols sur l'aéroport d'Enfidha, mais ce sont les Tours Opérateurs qui se retournent graduellement vers l'utilisation de cet aéroport. A l'aéroport de Monastir, nous voulons que les passagers soient contents, sans queues et qu'ils soient réceptionnés dans de bonnes conditions, ce qui n'est pas possible si cet aéroport continue à accueillir prés de 3 millions de passagers par an ». Où sont ces innombrables commissions ? Interrogé par Le Temps sur les raisons pour lesquelles on ne montre pas la copie du contrat que TAV Holding a signé avec les autorités tunisiennes et si les responsables qui étaient à la tête de l'ex-régime, avec qui ils ont signé ce contrat, avouent l'existence de fraude dans les procédures de la signature de ce contrat, le responsable turc a tout simplement souligné que « la copie du contrat peut être consultée chez les administrations du ministère des Finances ainsi qu'auprès de celles de l'OACA ». Cependant, beaucoup de questions sont à poser. Après la chute de ce régime mafieux qui n'a raté occasion pour céder les biens de l'Etat tunisien, on nous a rabattus les oreilles avec ces différentes commissions qui vont « faire des investigations » sur les affaires de malversation et de corruption. Mais voilà que ses membres se baladent dans les palais du président déchu pour nous montrer des tonnes d'argents « caché » et nous faire convaincre qu'ils sont en train de faire du travail. Peut être ceci était un bon coup de publicité pour cette commission, mais sur le terrain on ne cesse de découvrir à quel point ce régime était corrompu et les gens qui était à sa tête courent toujours. L'affaire de l'aéroport de Monastir n'est peut-être qu'un détail dans l'arsenal des malversations, quand est ce que cette commission ou tout simplement les instances judiciaires tunisiennes se mettront-elles, donc, au travail ? Qui va enquêter dans cette affaire ? Et Quand ? Les ex- directeurs généraux de l'OACA, ainsi que les premiers responsables du ministère des Transports, qui à elle seule on aurait besoin de plusieurs commissions, sont-ils au dessus de la loi ? Qui va se pencher sur les malversations auxquelles Tunisie Télécom a été l'objet, et tant d'autres compagnies jadis nationales, mais actuellement « privatisées » ? Qui dira la vérité au peuple tunisien qui a vu beaucoup de ses biens présentés comme des cadeaux à tout un chacun, à condition qu'il paye, plus ? Ou est ce que nos justiciers et procureurs se contenteront de se batailler sur les positions et oublier tout autre ? On les les voit néanmoins se confondre en démonstration opaque, combattre des vraisemblances et nier des évidences. Frégavile, ne disait-il pas que « prouver, c'est combattre une évidence » !