Le Temps-Agences - Les autorités de Bahreïn maintiennent le secret sur la procédure en cours contre des militants de l'opposition incarcérés, et le Parlement a accepté hier la démission de onze députés critiques de la répression de manifestations sans précédent dans le royaume. Dans le même temps, l'Iran a de nouveau dénoncé l'envoi dans le petit archipel du Golfe, allié des Etats-Unis, de troupes notamment saoudiennes après les troubles qui ont fait au moins 24 morts selon les autorités. Le pays gouverné par une dynastie sunnite depuis plus de 200 ans a été le théâtre de la mi-février à la mi-mars d'une forte contestation dominée par les chiites qui forment la majorité de la population autochtone. Le procureur général militaire, le colonel Youssef Foulaifel, a ordonné un black-out total sur l'interrogatoire en cours de plusieurs dirigeants de l'opposition, arrêtés lors de la répression du mouvement de protestation. L'interrogatoire est placé sous le régime de l'état d'urgence, décrété le 15 Mars par le roi, Hamad ben Issa Al-Khalifa, a indiqué l'agence officielle Bna. Mais une coalition de sept groupes de l'opposition et des avocats ont écrit au parquet pour contester que l'enquête sur les dirigeants arrêtés soit confiée au procureur militaire, faisant valoir que le roi avait promulgué "une loi sur l'état d'urgence, et non la loi martiale".