Le Temps-Agences - Les Yéménites ont manifesté massivement hier pour exiger la démission du président Ali Abdallah Saleh, accusé par son principal rival d'avoir voulu l'assassiner, alors que Washington pressait son allié dans la guerre antiterroriste à une transition rapide. Des centaines de milliers de manifestants réclamant la fin du régime étaient de nouveau hier dans les rues à Taëz, tout comme à Aden (sud) où huit militants ont été arrêtés par la police, selon des témoins. "Dégage, Ali", "Le peuple veut la chute du régime", répétait la foule en convergeant vers la "place de la Liberté", épicentre de la contestation depuis février à Taëz. Le général Ali Mohsen al-Ahmar, commandant de la région nord-est et de la première division blindée, qui s'est rallié le 21 mars au mouvement de contestation, a accusé le chef de l'Etat d'avoir cherché à l'éliminer lors d'un guet-apens sanglant mardi à Sanaa. Dans un communiqué, il a expliqué que des émissaires tribaux se sont présentés au QG de la 1ère division blindée qu'il commande et ont demandé à le voir pour une médiation entre lui et M. Saleh. Lorsqu'il s'est présenté à eux, des "individus de la garde du président disséminés parmi ces émissaires ont brandi des armes et commencé à tirer en sa direction ainsi que sur les émissaires tribaux", selon le texte. Sous pression, M. Saleh a accepté une médiation des monarchies du Golfe qui ont invité son gouvernement et l'opposition "à une rencontre à Riyad pour une sortie de crise". Le regain de violences au Yémen a suscité de vives réactions dans le monde. La Maison Blanche a "condamné fermement l'usage de la violence par les forces gouvernementales".