Le Temps-Agences - Deux membres de la Croix-Rouge libanaise ont été tués et un troisième a été blessé hier, alors qu'ils tentaient d'évacuer des civils pris dans des affrontements entre l'armée libanaise et des activistes retranchés dans le camp de réfugiés palestiniens de Nahr Al Bared, dans le nord du Liban, rapportent des responsables de la sécurité. Un religieux palestinien, le cheikh Mohammad Al Hadj, a aussi été blessé après être entré dans le camp pour discuter avec les activistes du Fatah Al Islam des moyens de mettre fin à la crise, qui a éclaté il y a 23 jours. Des tirs d'artillerie, de char et de mitrailleuse ont pilonné le camp où l'armée n'est pas autorisée à pénétrer en vertu d'un accord datant de 1969, et les activistes ont riposté par des tirs sporadiques de mortier et de grenades RPG. Au moins 132 personnes ont été tuées, dont 57 soldats, en trois semaines de combats, les pires affrontements entre Libanais depuis la guerre civile de 1975-90. Onze soldats ont été tués et une centaine d'autres blessés au cours du seul week-end dernier. Les secouristes peinent à fournir un bilan fiable des décès dans le camp, en raison de la difficulté qu'il y a à s'y déplacer. Au moins 42 activistes et 33 civils y ont été tués. La plupart des quelque 40.000 habitants de Nahr Al Bared se sont réfugiés dans d'autres camps, 80 ont encore réussi à fuir hier. En tout, environ 400.000 réfugiés palestiniens vivent au Liban, dont la moitié dans 12 camps. Dans l'est du Liban, les forces de sécurité ont arrêté quatre personnes soupçonnées d'appartenance à un groupe d'activistes islamistes, a-t-on appris de source proche des services de sécurité.