La résilience des pays émergents favorise les entrées de capitaux    Le festival 7Sois 7Luas de retour en Tunisie avec 3 soirées à Testour et à la Marsa    Les jeudis du cinéma : des ateliers de réflexion lancés par le Groupement Professionnel d'Industrie Cinématographique – Conect    Pourquoi | Un peu plus d'organisation…    Codéveloppement industriel Tunisie-France : Vers un partenariat renforcé face aux défis écologiques    La ligne d'or | IA au travail : Ne perdez plus de temps à vous inquiéter    La Presse lance à partir de vendredi prochain une première série de sa bibliothèque : Le bonheur est dans le livre    Table ronde, le 12 juin à Tunis : Investir dans la créativité    Le circuit sur gazon commence pour Ons Jabeur : Sera-t-elle au top à Wimbledon ?    Le CAB rentre de stage : Bénéfique sur tous les plans !    Les clubs Anglais votent pour le maintien de la VAR : La VAR a la peau dure    Daily brief national du 10 mai 2024: Décès d'un pèlerin tunisien dans les lieux saints    UNICEF : Les enfants de G-a-z-a fuient "la violence et la terreur"    Bac2024: La ministre de l'Education en visite au gouvernorat de Kasserine [Photos]    Aïd Al-Adha : Renforcement des contrôles sanitaires et économiques    La transparence pour atténuer la corruption    Tunisie – Pologne : Vers une nouvelle ère de coopération économique    L'Algérie exporte 70 tonnes de verre vers la Tunisie    Rencontre avec le photojournaliste palestinien Shady Alassar : La photographie comme acte de résistance    «Peintres italiens de Tunisie», exposition de collectionneurs à la Galerie TGM-Marsa : Les couleurs de l'Histoire    Le professeur Samir Hamza, directeur de l'INSAT est décédé    Qu'il recoit: Hassan Massoudy, le calligraphe fraternel    Qui est Jordan Bardella, l'atout de l'extrême droite française ?    « Premier Forum sur la Durabilité dans les Banques Africaines : Un Engagement pour l'Avenir »    Météo : Températures atteignant les 45 degrés au sud    Réunion stratégique avec les libyens pour la réouverture du poste frontalier de Ras Jedir    Mondher Afi : nous avons affaire à des réseaux de fraude aux examens du bac    Euro-Cycles : vers la distribution d'un dividende de 0,3 dinar par action    Sami Ben Slama de nouveau devant la justice    Qui sont les leaders Mondiaux et Arabes en élevage et commerce de bétail ?    Italie : le parti de Giorgia Meloni en tête des élections européennes    Le Cap-Bon, lieu favori des clandestins venant de Sicile    Elections européennes 2024 : Macron annonce la dissolution de l'Assemblée nationale    Iran : Six candidats retenus aux présidentielles... Ahmadinejad exclu !    Tunisie – Paradis fiscaux : Arrestation du dirigeant d'une entreprise étrangère    Tunisie – Arrestation de quatre organisateurs de migrations clandestines    Belgique : Européennes : Démission du premier ministre De Croo    France : Le Pen se dit prête à gouverner avec la migration en point de mire !    Emmanuel Macron annonce la dissolution de l'Assemblée nationale    En France, le Rassemblement national arrive largement en tête des élections européennes    La Commission africaine des Droits de l'Homme accorde le statut d'observateur à la CTCPM    Match Tunisie vs Namibie : lien streaming pour regarder les qualifications pour le mondial 2026    La Colombie va suspendre ses exportations de charbon à Israël    Les projets innovants du ministre Kamel Deguiche dans le Sud tunisien    Combien gagne le vainqueur de Roland Garros 2024 ?    Leo Messi : Le Real Madrid est la meilleure équipe du monde    MAGHREBIA PARTENAIRE OFFICIEL DU FESTIVAL INTERNATIONAL DE DOUGGA    En marge du Festival Hammamet 2024, le concours Les écrans de Hammamet lancé    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Conviction ou attrape-nigauds
Port du voile
Publié dans Le Temps le 04 - 05 - 2011

*Quelque part cela conforte le machisme des hommes…lesquels restent néanmoins, pour la plupart, en contradiction avec eux-mêmes et dans la psychologie de que n'as confiance en les femmes et, donc, en soi-même.
Depuis la Révolution et la levée de diverses formes d'interdictions, on voit de plus en plus de femmes tunisiennes qui portent le voile et autre Niqab dans les rues, dans les administrations et même dans le milieu artistique, réputé peu accessible à ce type de tenues, puisqu'on a récemment vu à la télé une actrice arborer fièrement sa tenue islamique, elle qui se déhanchait en deux pièces dans l'un des plus osés des films tunisiens…
Nous avons voulu savoir ce qu'en pense la gent masculine : leurs fiancés, maris, frères ou pères sont-ils d'accord avec cette tenue ? Sont-ils à l'origine de ces tenues ou bien la subissent-t-ils ? Et d'où vient cette soudaine popularité du voile ?
Pressions
C'est dans les quartiers populaires qui entourent Tunis que le phénomène du voile est le plus visible : mères, jeunes filles et même fillettes le portent de façon ostentatoire, quasi générale. Un ouvrier habitant à la cité Ettadhamen a vu les choses changer au fil du temps : « même si elles ne sont pas pratiquantes, les filles d'ici se retrouvent dans l'obligation de porter le voile car il y a une technique qui les pousse dans cette direction… »
Selon ce témoin, les « barbus » comme il les appelle « ne s'adressent jamais aux filles, mais vont voir leur grand frère ou leur père et leur disent à voix basse qu'ils doivent obliger les femmes de sa famille à porter le voile car c'est la loi de l'Islam. Ils ne font pas de menaces directes, mais sous entendent que ces filles risquent d'être agressées si elles ne suivent pas leurs instructions… »
Une enseignante de Sousse nous affirmé avoir trouvé dans les boîtes postales de son immeuble « des tracts distribués par les islamistes où ils demandent aux parents des filles de leur imposer le voile dès l'âge de onze ans. » Et lorsqu'elle a tenté de dialoguer avec certains de ses élèves, le ton est monté très vite et elle s'est fait traiter de mécréante car elle ne porte pas de voile…
Mais pourquoi cet acharnement contre les femmes ? Selon un sociologue qui a longtemps travaillé sur ce sujet « dans certains milieux islamistes, la femme représente le mal absolu. Elle est considérée comme immature et elle a besoin d'être menée à la baguette. En outre, la tradition arabe lui fait porter l'honneur de la famille, puisqu'elle doit arriver au mariage en étant vierge… Il n'y a qu'à voir le nombre de proverbes tunisiens sur ce sujet pour s'en convaincre ! »
Une fille sage
Une vision des choses qu'adoptent de nombreux jeunes candidats au mariage, qui préfèrent épouser une fille voilée, censée être plus sage qu'une fille qui adopte une tenue et un style de vie moderne. L'un de ces jeunes, accompagné par une demoiselle voilée assure : « j'ai connu plusieurs jeunes filles avant de rencontrer ma fiancée actuelle. D'abord elles ne vous inspirent pas confiance en arborant des tenues qui montrent tous leurs charmes. Ensuite elles font des bisous à tous les hommes de leur entourage, collègues, amis, voisins… Moi, j'ai besoin d'assurance et je veux que ma femme m'appartienne entièrement. »
Pour le psychologue, il s'agit d'un « manque de confiance en soi de certains jeunes… Ils sont convaincus qu'une fille moderne peut être une proie facile pour tous les hommes, ce qui est absurde. Selon des amis médecins, le nombre de jeunes filles voilées qui font des curetages et des avortements chaque année est incroyablement élevé… »
Car ce que l'on a constaté, c'est que le voile est devenu un piège aux éventuels candidats au mariage. C'est le cas de Nadia qui jusque-là avait mené une vie dissolue dans toutes les villes de la Tunisie et participé aux nuits chaudes des boîtes et des restaurants branchés avec les « Sahhara », ces noctambules qui se couchent à l'aube pour s'éveiller à l'heure du berger. Mais depuis quelques mois, Nadia arbore un voile plutôt strict, le Niqab, qui étonne certains de ses anciennes fréquentations et choque d'autres.
Peur des lendemains
Selon l'un de ses anciens amis : « elle arrive à un âge où il faut se marier, mais surtout elle a peur de tous ces changements brusques depuis la révolution et elle est convaincue que les islamistes vont bientôt prendre le pouvoir, alors elle a mis le voile par peur de ces lendemains incertains. »
Pour Mehdi, étudiant et ayant plutôt des idées de gauche, « il y a celles qui portent le voile par conviction, mais la plupart de ces filles l'utilisent pour attirer d'éventuels maris, et le plus incroyable c'est que ça marche. Mais la plupart sont des victimes de leur environnement. Ce sont leurs frères, leurs maris ou des voisins intégristes qui les obligent à porter le voile, cette allure de carapace mobile qui les fait ressembler à des escargots qui se déplacent avec leur maison sur le dos. Ce sont des victimes… »
Le point commun entre tous les intervenants à cette enquête, c'est une absence criante de dialogue serein. Dès que l'on évoque la question du voile, les passions se déchaînent et les attitudes se radicalisent. C'est à croire que tous les efforts de mixité réelle à l'école, dans les transports et au travail n'ont pas réussi à estomper les traditions ancestrales. On est à la limite d'un constat d'échec, un échec dont la raison principale reste les excès de part et d'autre…


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.