Notre consœur Assabah a interviewé Kamel Letaïef. L'homme d'affaires affirme crûment qu'il n'a « jamais rencontré ni connu Farhat Rajhi », ajoutant qu'« il est inadmissible qu'il accuse l'armée de cette manière alors que l'Armée avait le pouvoir entre les mains et qu'elle a refusé de tirer sur le peuple épousant sa cause »… « Farhat Rajhi, ajoute Kamel Letaïef, ne peut pas être un responsable et cette affabulation de putsh militaire c'est quelque chose de grave, une haute trahison même… Et cela ajouté à sa volonté d'attiser les feux du régionalisme et de la discorde alors que notre pays ne pourra le supporter… » Question : Il n'y a pas que Rajhi qui ait parlé d'un certain rôle que vous assumez, mais Me Chokri Belaïd avait affirmé la même chose devant la Haute Instance… Il vous avait en l'occurrence accusé de diriger le gouvernement et de désigner les ministres… Réponse de Kamel Letaïef : « Me Chokri Belaïd s'est rétracté. Cela dit, je suis dans la politique – et c'est mon droit de citoyen – depuis les années 70 et je ne suis pas un novice. Je n'appartiens à aucun parti et ma relation avec les organisations de la société civile sont solides, pour le bien du pays. Je refuse donc toute tentative d'attiser les feux du régionalisme et toute allégation d'asseoir un « pouvoir sahélien » et la preuve en est que M. Béji Caïd Essebsi est tunisois et que je suis toujours à sa disposition pour lui prêter main forte. · Apportez-vous votre appui aux « Rcédistes » et à Mohamed Jgham et certains partis ? - Ce n'est pas vrai. Il est vrai que du temps de Ben Ali j'ai contribué à la nomination de quelques ministres de Sfax, Kasserine, le Nord de Gabès au point qu'on a cru que le président déchu était de Gabès. Comment serais-je donc au service des Sahéliens, comme l'affirme Rajhi ?… Je répète : Rajhi n'était pas dans son état normal. Et d'ailleurs pourquoi n'a-t-on pas dit que je suis l'ami de Mustapha Ben Jaâfar depuis des années, de Radhia Nasraoui mon amie et avocate et qui m'a défendu quand Ben Ali m'a jeté en prison ? Il y avait aussi Me Nejib Chebbi pour me défendre. Pourquoi n'a-t-on pas dit encore que je suis très proche de la Ligue Tunisienne des Droits de l'Homme et de Mokhtar Trifi et Khemaïes Chammari, particulièrement ? · Etes-vous derrière l'éloignement de Farhat du ministère de l'Intérieur ? - Je vous répondrai par un seul mot : ce sont ses erreurs, ses incohérences, ses décisions unilatérales. Farhat Rajhi a été démis (après beaucoup d'erreurs) en désignant Abdessattar Bennour, directeur de la Sûreté nationale sans en aviser le Premier ministre. Il s'est pris pour un électron libre. D'après Assabah