Le système éducatif tunisien est depuis le 16 jusqu'au 21 mai soumis à des enquêtes menées par des organismes internationaux chargés d'évaluer des résultats des élèves tunisiens visant à déduire des conclusions sur le niveau général des élèves et sur le système éducatif suivi en Tunisie. Ces enquêtes seront menées sous les auspices du ministère de l'Education et avec la collaboration du CNIPRE (Centre National d'Innovation Pédagogique et de Recherches en Education). Il est à rappeler que ce n'est pas la première fois que ce genre d'enquêtes se fait en Tunisie : Depuis 1999, la Tunisie a participé à cinq évaluations internationales (1999, 2001, 2003, 2006 et 2009), mais les résultats étaient souvent peu probants pour des raisons diverses touchant au système éducatif et à d'autres facteurs socio-culturels bien expliqués dans les rapports respectifs des organisateurs. A son tour, le CNIPRE a mené des enquêtes périodiques à l'échelle nationale dont la première revient à 2004 concernant les élèves de 4è année de l'Enseignement de Base et a porté sur 4 disciplines : les mathématiques, l'arabe, le français et l'éveil scientifique, ce qui a permis de diagnostiquer des lacunes au niveau de l'apprentissage et la progression des acquis des élèves. Ces différentes évaluations visent à l'amélioration du rendement du système éducatif en Tunisie. Les deux organismes internationaux concernés par ces évaluations de 2011 sont TIMSS (Trends in International Mathematics and Siensce Study) qui s'intéressera à l'enseignement et à l'apprentissage des mathématiques et des sciences dans les classes de 4ème et de 8ème années de l'enseignement de base et PISA (Programme International pour le Suivi des Acquis des élèves), une enquête organisée tous les trois ans par l'OCDE (Organisation de Coopération et de Développement Economique) dans plus de 65 pays dont la Tunisie et qui se penchera sur l'évaluation de l'écrit (lecture), la culture mathématique et scientifique chez les élèves de 15 ans au moyen de tests internationaux communs à tous les pays participants. Le but de ces enquêtes est d'évaluer l'acquisition de savoirs et savoir-faire essentiels à la vie quotidienne au terme de la scolarité obligatoire. Les tests portant sur la lecture, les mathématiques et les sciences se présentent sous forme d'un questionnaire de fond. Les élèves tunisiens sélectionnés doivent passer des tests écrits avec des questions ouvertes ou à choix multiple. À chaque évaluation, un temps d'épreuve plus long est prévu pour le sujet principal par rapport aux autres sujets. Les exercices porteront sur les leçons du programme relatif à chaque niveau et ont pour objectif d'évaluer la capacité de l'élève à utiliser des connaissances scientifiques et mathématiques pour faire face aux défis de la vie réelle. La durée de l'épreuve est fixée à 2 x 36 minutes pour les élèves de 4ème année de base et à 2 x 45 minutes pour ceux de la 8è année. Concernant les élèves âgés de 15 ans qui seront testés par PISA, la durée de l'épreuve est fixée à 2x 60 minutes. Les exercices relatifs à toutes les épreuves sont au nombre de 50 environ. Les résultats de ces différentes évaluations feront l'objet de rapports qui seront publiés par les deux organisateurs internationaux TIMSS et PISA. Des annonces portant le slogan « Soyons dans la course ! » ont été affichées dans les écoles primaires et les collèges pour informer les élèves de ces évaluations et les inciter à y participer. Comparaison Force est de constater que ce genre d'enquêtes effectuées par ces organismes internationaux dans plusieurs pays mèneront à des comparaisons entre les différents systèmes éducatifs dans plusieurs coins du monde et seront d'un grand apport pour les pays où les méthodes d'apprentissage sont encore arriérées ou inefficaces, d'autant plus que les enquêtes comparatives portent sur plusieurs aspects des systèmes éducatifs respectifs, notamment les contenus des programmes officiels, les filières et les disciplines, les méthodes d'apprentissages, l'horaire imparti à chaque activité, le temps scolaire. Selon le CNIPRE, les enquêtes précédentes effectuées en Tunisie par ces mêmes organismes ou d'autres ont permis de tirer des conclusions objectives dont on retient au moins deux concernant les mathématiques : d'abord, l'inexistence dans les programmes tunisiens d'un certain nombre de concepts et de matières figurant dans la plupart des programmes des pays participants ; ensuite, le manque d'initiation des élèves à la résolution des problèmes et à l'utilisation de leurs connaissances dans des situations significatives. Espérons que les évaluations de 2011 seront meilleures que celles des années précédentes où la Tunisie occupait un classement plutôt médiocre par rapport à la moyenne générale. En effet, en 2009, les résultats obtenus par la Tunisie en mathématiques comme en lecture n'étaient pas fameux. En mathématiques, avec un score 401 pour une moyenne 501 ODCE, la Tunisie a vu diminuer sa proportion d'au moins 5 points de pourcentage par rapport à l'enquête PISA 2006. En lecture, elle était classée en dessous de la moyenne avec un score 404, alors que le score OCDE était 493, la Corée était en tête avec 539, le Japon avec 520, la France avec 496, les Emirats Arabes Unis avec 459 et Qatar avec 372. Décidément beaucoup reste à faire pour hisser notre système éducatif au niveau international !