Pouvoir du dessin dans le paysage graphique "Le peuple veut" est l'intitulé d'une exposition graphique autour de la révolution tunisienne. Itinérante, elle met le cap du 10 au 24 juin sur Caen (France) avant de reprendre le chemin de la Tunisie et du Maroc, apprend-on auprès de l'IFC Tunis, partenaire de cette manifestation organisée à l'initiative de l'Ecole Supérieure d'arts et Médias (ESAM) de Caen avec le soutien du Centre de graphisme d'Echirolles (France). Au menu de cette exposition, marquée par la contribution des enseignants et étudiants de l'Institut supérieur des arts et métiers de Sfax (ISAMS) et de l'Ecole supérieure des beaux arts visuels de Marrakech (Maroc), figurent des dessins de presse, affiches et graphismes populaires réalisés par des dessinateurs illustrateurs photographes et graphistes notamment français, marocains et tunisiens. La liste des exposants tunisiens comporte, selon un document de presse, les noms suivants: Kader Chelbi, Ali Nabz, Seif Neichi, Selmen Nahdi alias Selmen Arts,Ousama Selmi, Mohamed Guiga et Raouf Karray. Consacrée aux affiches et dessins de presse réalisés en soutien de la révolution tunisienne, cette exposition, qui fait écho à la première rencontre internationale des dessinateurs de presse et de cartooning for peace, organisée par le Mémorial de Caen, fin avril, se mobilise, aujourd'hui, pour mettre en avant le talent créateur des dessinateurs et graphistes qui contribuent à l'analyse critique du monde contemporain. Impliquée à chaud dans les événements du 14 janvier 2011, cette exposition est une initiative collective ayant débuté avec les graphistes français Thierry Sarfis et suisse René Wanner qui ont publié sur internet dès le mois de janvier les premières affiches de la révolution en marche, avec l'appui de Raouf Karray, enseignant à l'Ecole des Beaux Arts de Sfax. De là, naît une large mobilisation graphique relayée à Caen par Sarah Pouquet, enseignante à l'Esam et commissaire de l'exposition. Offrant des regards croisés de nombreux professionnels et étudiants à travers un ensemble inédit, cet événement sera accueilli après Caen par Sfax, Tunis, Sousse, Marrakech et Echirolles. Le public aura à découvrir aussi le talent des cartoonistes dans le traitement graphique qu'ils réservent à leurs sujets, inspirés par ceux qui ont gouverné; hier; et qui sont aujourd'hui égratignés pour faire rire, réagir et réfléchir. Ce résumé graphique montre l'avant et l'après de la chute du régime. C'est aussi une invitation à découvrir un champs d'action longtemps muselé, celui du dessinateur de presse. Privé de manipuler librement son crayon, e dessinateur de presse, retrouve aujourd'hui son pouvoir, de s'exprimer, contester, dévoiler et d'éclairer pour raconter l'actualité, comme artiste mais aussi témoin, observateur et acteur de tous ces moments qui ont secoué le pays . Cela dit, l'exposition serait aussi une occasion pour dire aux jeunes passionnés qu'ils auront désormais l'espace et les moyens de développer ces textes d'opinion et d'humour et les jeux de mots satiriques, notamment la caricature, cet art ayant existé depuis 1903 en Tunisie, et qui retrouve aujourd'hui une bouffée d'oxygène, après avoir été au fil des années, étouffé sinon asphyxié. (TAP)