• Dialogue difficile avec le ministère Comme il a été annoncé, depuis vendredi 10 juin, les cadres et agents de la douane tunisienne dans les divers gouvernorats du pays sont entrés, à partir d'hier (lundi 13 juin), dans une grève générale ouverte, à l'appel du comité constitutif du syndicat des cadres et agents de la douane, présidé par Mr Mohamed Bizani. Pour marquer le départ du mouvement, le syndicat a organisé, hier matin, une manifestation devant le siège central de la douane tunisienne à la rue Asdrubal, à Tunis, avec la participation d'un grand nombre de cadres et agents, alors que des pancartes portant la mention ‘'grève générale'' ont été collées sur la façade du siège, fermé au public. De nombreux journalistes de la presse nationale étaient venus couvrir l'évènement. Au-delà de la satisfaction des revendications dont notamment le renvoi du directeur général actuel de la douane, Tahar Htira, accusé d'agissements humiliants à l'endroit du personnel, et la réhabilitation professionnelle du corps de la douane, Mr Hyekel Jalel, membre du comité constitutif du syndicat, nous a indiqué que le comité constitutif du syndicat de la douane est prêt à arrêter le mouvement aussitôt que le ministère des finances accepte d'engager le dialogue avec ses représentants. Ce mouvement de grève et de protestation intervient après l'obstruction des canaux de dialogue et de communication avec le ministère de tutelle, en l'occurrence le ministère des finances, nous a-t-il indiqué, ajoutant que ‘' la situation à la direction générale de la douane est devenue intolérable et insupportable. Nos revendications ont été accueillies par un refus catégorique, alors que des décisions contraires à l'intérêt de l'économie nationale sont prises. Pire, dans un communiqué rendu public, dimanche, le ministère des finances a dénoncé notre grève, la qualifiant d'illégale et de préjudiciable à l'économie nationale, et qualifiant d'illégitime le syndicat lui-même, a-t-il poursuivi, relevant qu'on exige encore de l'agent de douane d'exécuter les ordres et de se taire. Or, après la Révolution, l'agent ne peut rester les bras croisés face aux torts et aux dépassements administratifs et financiers. ‘'Au contraire, Les agents de la douane sont conscients de la responsabilité qu'ils assument à l'égard de l'économie nationale ‘'qui fait face à des atteintes inacceptables'' et à ‘'une légalisation de la fuite'', a-t-il encore dit, notant que nous n'avons plus le droit de tromper le peuple, après la consécration des principes de dignité, de liberté d'expression et d'égalité de tous devant le service public, grâce à la Révolution du 14 janvier. Notre interlocuteur a émis l'espoir que la voix des cadres et agents de la douane sera entendue au plus haut niveau de la pyramide du pouvoir, et par le Premier ministre en particulier, afin de rendre justice au corps de la douane qui a souffert de la marginalisation et de l'exploitation, sous l'ancien régime, et a été injustement mis en cause, après le 14 janvier, car, d'après lui, le ministère des finances n'a pas été neutre, en écoutant uniquement le directeur général, Tahar Htira, et en refusant de parler avec le syndicat.