Yasmine Hammamet a les défauts de ses qualités. Ses atouts sont nombreux. Rien ne manque à cette station balnéaire pour remplir ses unités: une infrastructure hôtelière de taille, un produit diversifié, une Médina et une grande marina. C'est une station idéale. Cette côte est toujours prisée malgré sa cherté. Yasmine Hammamet connaît actuellement une animation particulière grâce à son tourisme estival. Outre les locaux, la particularité cet été, a été l'arrivée massive de Tunisiens mais aussi des Libyens et quelques Européens. Les hôtels affichent complet. « C'est la saturation. Depuis une semaine nous sommes complets. Nous refusons des clients. Les plages connaissent un rush sans précédent, boosté par les fortes chaleurs qui sévissent depuis quelques jours. Cette situation a même poussé les moins chanceux à élire domicile dans leurs voitures ou à dormir à la belle étoile le long du littoral » nous dit Hédi un jeune directeur d'hôtel.
Des hôtels complets !
Cette vague d'estivants trouve difficilement des chambres pour passer son séjour. Philippe Belhay, directeur général dans un hôtel cinq hôtels, nous précise que les prémisses de cette reprise du tourisme ont été constatées dès le début du mois de juillet. « Cette situation est le résultat de trois principaux facteurs. Tout d'abord la modification des comportements des touristes occidentaux notamment les réservations directes sans passer par les TO et la prolifération des ventes en ligne et de dernière minute. Ce phénomène s'explique notamment par le fait que les « juilletistes » ont attendu et observé les retours des premiers touristes et, rassurés, ont réservé leurs vacances en Tunisie à la dernière minute. Un autre phénomène, c'est l'afflux des Tunisiens résidant à l'étranger qui sont venus en masse cette année pour témoigner leur soutien à la jeune démocratie et soutenir leurs familles en Tunisie. Ils viennent se divertir à Hammamet et profiter du cadre, des infrastructures et de la qualité des services offerts dans la région. Ceci sans oublier la forte campagne de promotion réalisée par l'ONTT qui a fait venir au mois de juillet les Français, les Espagnols, les Allemands, les Belges, les Suisses et les touristes d'Europe de l'Est » .La baisse des prix est-elle à l'origine de cette situation ? Les dernières promotions ont-elles boosté les ventes et augmenté le taux d'occupation ? Philippe estime que la baisse des prix est en partie à l'origine de ce regain. « Nous constatons que les touristes tunisiens sont de plus en plus accrocs aux formules all inclusive. Ils demandent, en parallèle, des réductions massives de prix tout en augmentant leur exigence de qualité. La plupart des établissements ont choisi de répondre favorablement et raisonnablement à cette demande : les prix ont été revus à la baisse de 33% en moyenne. Pour autant, cette baisse n'a pas un grand impacte sur le haut de gamme pour 3 principales raisons. Tout d'abord, cette demande ne peut pas être satisfaite sur l'ensemble de l'offre sans mettre en péril l'équilibre économique du secteur. L'exigence de qualité du haut de gamme a un prix et ne pourrait être satisfaite en deçà d'un certain seuil. Enfin cette baisse pénaliserait à terme le développement du secteur haut de gamme.
La tentation est grande !
La chaleur quasiment caniculaire de ces derniers jours a donné l'idée aux estivants de s'agglutiner sur la plage pour pouvoir profiter d'un peu de fraîcheur maritime. La côte ressemble à une fourmilière. Sur une dizaine de kms, les estivants savourent le spectacle de la mer et le murmure des vagues. « On vient à Hammamet pour son ambiance et ses belles plages nous affirme Hamdi, un estivant de Tunis qui loue une semaine en all inclusive chaque été, histoire dit-il de déstresser loin du vacarme et du bruit de la capitale. ». Amel, mère de trois enfants : « C'est mon coin préféré. C'est vrai qu'on paye cher ici notre séjour. Mais les vacances, c'est sacré. C'est pourquoi, je suis tentée chaque été même si cela ne coûte 2 à 3 mille dinars la semaine. Il est vrai que je me prive l'hiver et toute mon économie, je la dépense durant mes dix jours à Hammamet ». Cet exemple en dit long sur les dépenses des Tunisiens durant l'été malgré la crise et la baisse du pouvoir d'achat. Mais si on sillonne Hammamet, on constate que tous les cafés, restaurants et les boîtes sont noirs de monde. Du côté de Pinky Beach ou Dana Beach, il est difficile de trouver durant la journée un coin vide. C'est plein surtout le week-end On doit mettre beaucoup de temps pour avoir sa place dans ces deux espaces les plus branchés d'Hammamet. « C'est vrai, nous dit Héla, c'est select. Le Tunisien aime le confort même au prix fort. Une pizza à 16 ou à 20 dinars, c'est logique étant le cadre agréable et l'accueil personnalisé sinon il y a d'autres coins qui vous servent ces pâtes à cinq dinars ! ». Nabil ajoute :« C'est toute la jetset du pays qui fréquente ces espaces. Il est vrai que malgré la crise, les estivants ont du mal à maîtriser leurs désirs. « La tentation est grande car Hammamet continue à séduire ses hôtes malgré sa cherté ! » nous dit Philippe et là, avoue-il, il faut savoir gérer cette marée humaine avec toujours le bon accueil et le sourire !