Le Temps-Agences - Le corridor du point de passage d'Erez, dans lequel s'étaient réfugiés des centaines de Palestiniens après la prise de Gaza par le Hamas, était quasiment désert hier matin après le départ de 35 de ses occupants vers l'Egypte via Israël. Ces 35 Palestiniens, parmi lesquels se trouvaient des combattants du Fatah, leur femme et leurs enfants, ont été autorisés à entrer brièvement en territoire israélien avant-hier soir pour être aussitôt renvoyés en Egypte, a indiqué hier une porte-parole de l'armée israélienne. En fait, Israël avait donné son accord pour le départ de 70 occupants du corridor, mais la moitié d'entre eux ont finalement préféré rester dans la Bande de Gaza en apprenant qu'ils étaient envoyés en Egypte, et non pas en Cisjordanie, comme ils l'avaient espéré, a précisé cette porte-parole. Plus tôt dans la journée de mercredi, Israël avait déjà autorisé l'entrée sur son territoire, pour raisons médicales et humanitaires, d'un nombre limité de Palestiniens qui étaient bloqués dans ce tunnel. Ainsi, un adolescent souffrant de leucémie et quatre autres Palestiniens très malades avaient bénéficié de cette mesure, selon l'armée. De sources palestiniennes, ce sont 55 personnes qui avaient été acceptés dans des hôpitaux israéliens. Après la prise de contrôle par la force de la Bande de Gaza par les combattants du Hamas la semaine dernière, des centaines d'hommes, de femmes et d'enfants s'étaient rués vers Erez, principal point de passage entre la Bande de Gaza et Israël, avec l'espoir de fuir en Cisjordanie, l'autre territoire palestinien. Parmi eux se trouvaient des militants et sympathisants du Fatah qui craignaient pour leur vie. Mais, les autorités israéliennes ont refusé de les laisser entrer. Pendant plusieurs jours, ces familles s'étaient donc entassées dans un corridor en béton, dans des conditions de vie et d'hygiène déplorables. La porte-parole de l'armée a précisé que les Palestiniens bénéficiant d'une double nationalité ainsi que les étrangers travaillant à Gaza ont été autorisés dans la journée d'hier à entrer en territoire israélien via d'autres points de passage. En milieu de journée, une soixantaine de doubles nationaux palestiniens-américains avaient quitté Gaza pour la Jordanie et huit employés de la Banque mondiale avaient également quitté la Bande de Gaza. Hier matin, le corridor d'Erez, encore imprégné d'une odeur nauséabonde de détritus divers, était quasiment vide. Après avoir compris qu'il n'y aurait pas de départ massif vers la Cisjordanie, les derniers occupants ont quitté le tunnel d'Erez pour se disperser et se cacher dans les villages voisins, certains avec l'intention de tenter ultérieurement de fuir à nouveau la Bande de Gaza.