L'inquiétude gagne le consommateur en ce mois de Ramadan . Inquiétude suscitée par l'augmentation des prix des poulets et des œufs. Que se passe t-il en fait ? Qui est derrière cette flambée des prix du volaille? Ramadan a commencé avec cette flambée des prix et ces spéculations qui ruinent le consommateur. Une virée du côté des commerçants de volaille nous révèle cette augmentation vertigineuse des prix des poulets et des œufs qui suscite un lot d'inquiétudes et de découragement. Les citoyens s'en plaignent, s'en offusquent même, mais finissent par se résigner à acheter. Les quatre œufs sont vendus à 580 millimes et le poulet est passé de 4d500 à 5d400 le kg ! Les citoyens expriment tous une même colère, face à cette inexplicable hausse, même si d'un pas résigné, tous se dirigent vers les étals pour remplir leur couffin. « je ne comprends pas cette spéculation. La volaille est devenue inaccessible même pour les bourses moyennes. Un poulet nous revient à 10 dinars alors que son prix ne doit pas dépasser les 7 dinars. Je ne comprends pas les raisons de cette majoration alors que ramadan vient de commencer » nous explique Jalel un jeune cadre. Pourtant, la période, de l'avis même des commerçants, est propice à l'abondance de la marchandise et, par ricochet, à la baisse des prix. Ce n'est pas le cas. Les tarifs affichés sont chers. Nabil très furieux est incapable de dépenser 10 dinars pour un poulet « Je me contente cette fois-ci d'un kg de sardine à 1.200 millimes. C'est trop et en tant que père de famille je n'arrive plus à acheter la volaille. Et si on compare avec le prix de la viande ; on n'est pas loin. La volaille qui était plus abordable est devenue un produit de luxe » Contacté certains commerçants avec la facture à l'appui rejettent la responsabilité sur les marchés de gros et affirment qu'ils ne font que suivre le cours du marché. « La demande qui a sensiblement augmenté est à l'origine de cette flambée. Le marché libyen accapare une grande part de notre production. C'est ce qui explique cette hausse des prix qui n'est pas propre aux poulets. Elle a touché les eaux minérales, les produits d'entretien, le lait et ses dérivés » La plupart des commerçants tiennent même à se présenter en victimes en se déclarant pénalisés tout autant que les consommateurs, par cette subite augmentation « Personnellement, je pense que cette élévation des coûts du poulet et des œufs au surenchérissement des prix des aliments du bétail si bien que plusieurs . L'un d'entre eux affirme que de nombreux centres d'abattage ont cessé leurs activités en raison de ces surcoûts. Mais n'oubliez pas l'exportation vers la Libye » nous dit un éleveur de Soliman. Pourtant le groupement interprofessionnel des volailles a déjà stocké pour ce mois sacré 3800 tonnes et 3200 tonnes de dindes soit 7000 tonnes de viande blanche. Bref, il est temps de remettre les pendules à l'heure et de mettre fin à cette spéculation. Les fournisseurs auront intérêt à penser à ces petites bourses qui n'ont pas les moyens pour faire leurs omelettes avec des prix d'œufs excessifs ou des poulets inabordables. Faut-il importer des poulets de l'étranger pour faire face à ces prix excessifs ? C'est l'avis de Mohamed Ali, un jeune enseignant qui estime que la flambée des prix intervient au moment où les familles tunisiennes ont le plus besoin d'apaisement pour leurs petites bourses. Cette augmentation des prix nuit au pouvoir d'achat du citoyen qui est obligé de se contenter d'un menu sans viande ni volaille. La seule solution est de recourir à la volaille importée ! Kamel BOUAOUINA Gazdallah [email protected]