La soirée du 14 août a été animée par la compagnie Yeraz d'Arménie avec son spectacle « Parfums d'Arménie ». Le public a vécu durant deux heures des histoires arméniennes racontées en musique et en danse. C'était aussi une occasion pour découvrir la tradition et la culture qui subsistent depuis plusieurs siècles chez le peuple arménien et qui sont transmises de génération en génération. C'était un spectacle vivant où le public était transporté dans un tourbillon de danses, ponctuées de scènes théâtrales mêlant humour et émotion. Créée en 2000 par Christina Galstian Agoudjian — directrice artistique, comédienne, danseuse et chorégraphe issue entre autres du Ballet National d'Arménie —, la compagnie Yeraz, (« rêve » en arménien), est fondée sur une double exigence : préserver et transmettre le riche répertoire de la danse arménienne tout en laissant une large place à la création artistique. En effet, la danse est une composante indissociable de la culture arménienne. Elle appartient au génie ancestral des Arméniens et sa transmission s'est effectuée à travers les siècles et s'est épanouie hors des frontières de l'Arménie. « Parfums d'Arménie » est la première création de cette compagnie composée d'artistes de toutes les générations. Il s'agit d'une véritable fresque, dont l'originalité réside dans une approche scénique d'inspiration parfois contemporaine, quoique basées sur des modèles classiques préexistants, pour s'ouvrir à des choix artistiques novateurs intégrant tradition et modernité. La danse arménienne est ici réappropriée, réinventée, perpétuant ainsi l'héritage d'un art toujours vivant. « Parfums d'Arménie » a été lauréat du premier prix du Festival International de danse en Bulgarie. Ce soir-là, ils étaient plus d'une vingtaine d'artistes qui se sont relayés sur la scène, individuellement, en couples, en groupes ou tous à la fois, pour exécuter leurs danses folkloriques qui incarnaient l'histoire, les fêtes traditionnelles, les joies et les souffrances de ce peuple qui fut dominé et massacré tantôt par les Turcs tantôt par les Soviétiques. Le public relativement nombreux a savouré pendant deux heures un spectacle de rêve : il fut ébloui par la beauté des costumes, la richesse de la musique aux rythmes multiples et endiablés et aux différentes mélodies qui proviennent des profondeurs des régions arméniennes ; il fut enchanté aussi par ces artistes d'exception qui ont excellé dans l'exécution des danses à travers des tableaux vivants où se côtoyaient des scènes tantôt tragiques, tantôt amusantes qui rappellent l'histoire, le patrimoine, mais aussi les instants de la vie courante du peuple arménien. Il faut saluer la grâce et la sensibilité des danseuses, la vitalité et la finesse des danseurs qui ont évolué sur la scène en exécutant avec panache les danses traditionnelles sous les sons d'une musique mixte, oscillant entre l'Orient et l'Occident. C'est que la compagnie Yeraz voudrait relier entre la tradition et la modernité à travers le mariage des styles et des mélodies ainsi qu'à travers la chorégraphie. Un écran géant était placé au fond de la scène où défilaient des images représentant des scènes de la vie quotidienne des habitants arméniens (mariages, fêtes foraines, cérémonies familiales et paysannes, paysage naturel) qui combinaient avec les différentes danses exécutées. Si pour la danse finale les danseurs ont quitté leurs costumes traditionnels pour enfiler d'autres modernes, c'est dans un souci de fusionner entre le patrimoine arménien et celui du monde ; c'est l'ouverture sur d'autres cultures universelles. Notons que le spectacle de ce soir n'a présenté qu'un groupe restreint d'artistes qui comptent en réalité plus de 70 danseurs et danseuses.