Le Temps-Agences - George W. Bush a réuni hier dans son ranch du Texas (sud) les plus hauts responsables américains pour évaluer ses options avant l'annonce en janvier d'une nouvelle stratégie en Irak. La Maison Blanche a assuré mercredi qu'aucune décision ne devrait être prise et que M. Bush n'était pas encore au bout de sa réflexion, en dépit d'une impatience publique croissante devant la dégradation des derniers mois en Irak. Cette réunion est "non-décisionnelle" et le président annoncera "la nouvelle voie pour aller de l'avant après le 1er janvier", a déclaré un porte-parole de l'administration, Scott Stanzel, à Crawford où M. Bush passe les derniers jours de l'année. Cette réunion, qui a commencé "assez tôt" hier, fait "partie du processus de prise de décision" sur une nouvelle politique américaine dans un pays au bord de la guerre civile. "Nous sommes dans une période où le président parle avec ses conseillers de toutes les options possibles, s'assure que les prochaines étapes font l'objet de l'examen approprié, s'assure que nous allons au bout de la réflexion", a-t-il dit. Il a refusé de dire si M. Bush dévoilerait ses plans dès les premiers jours de janvier et d'exclure que d'autres réunions au plus haut niveau aient lieu d'ici là. Mais le président conforte le sentiment que presque deux mois de cogitation paraissent toucher à leur fin en réunissant autour de lui son nouveau secrétaire à la Défense Robert Gates et la secrétaire d'Etat Condoleezza Rice, déja à Crawford, le vice-président Dick Cheney, le conseiller du président à la sécurité nationale, Stephen Hadley, et le général Peter Pace, chef d'état-major de l'armée américaine. M. Bush a gardé le secret jusqu'à présent sur ses intentions. Il a toutefois reconnu qu'une augmentation des effectifs faisait partie des options envisagées, malgré la réprobation qu'elle risque de rencontrer dans l'opinion américaine et la nouvelle majorité démocrate. Le sénateur démocrate Joseph Biden, prochain président de la commission des Affaires étrangères du Sénat, s'est dit mardi "totalement opposé" à une telle mesure. Il est question d'ajouter 15 à 30.000 hommes aux quelque 130.000 déjà déployés en Irak, dans l'espoir de rétablir la stabilité. Son discours attendu en janvier dira s'il a consenti à une réorientation radicale, dans quelle mesure il a cédé aux pressions aux Etats-Unis et à l'étranger, et s'il a tenu compte des apparentes réticences de certains de ses généraux à une augmentation des effectifs. Il a déjà semblé opposer une fin de non-recevoir à certaines recommandations récentes d'une commission indépendante, la "commission Baker-Hamilton", comme l'ouverture de discussions sans préalable avec l'Iran et la Syrie pour les associer à la stabilisation de l'Irak, ou une initiative diplomatique reconnaissant le lien entre les conflits israélo-palestinien et irakien.