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Commençons d'abord par le cartable!
La santé des écoliers
Publié dans Le Temps le 13 - 09 - 2011

Avec la rentrée scolaire viennent les contraintes liées aux maladies spécifiques de chaque enfant. L'école a une double mission : l'éducation à la santé des élèves et le suivi de leur santé: éducation nutritionnelle, appui psychologique, prévention des conduites additives. Le suivi de santé des élèves est nécessaire. Certaines démarches peuvent être réalisées ou programmées en amont pour une rentrée sans stress comme nous l'explique dans cet entretien Dr .Ridha Jemmali, médecin major de la santé publique et chef de service des soins de santé de base à la direction régionale de santé de base de Nabeul.
Le temps : Après les grasses matinées et les soirées estivales, l'enfant a besoin de retrouver un nouveau rythme. Comment habituer l'élève à retrouver ce nouveau rythme ?
Dr Ridha Jemmali : D'abord il faut bien faire la part des choses et cerner/réaliser la distinction entre l'enfant et l'adolescent. Généralement les enfants jusqu'à un certain âge ne veillent pas, sauf si leurs parents le font et les conditionnent dans ces états et ces comportements. Les enfants passent la plupart de leur temps à jouer ; leurs jeux sont le plus souvent mouvementés, et c'est pour cela qu'ils sont vite fatigués et s'adonnent normalement au sommeil profond dès qu'ils en ont l'occasion/ l'occasion leur est offerte et ne sont pas perturbés. Ceci est d'autant plus vrai qu'ils ne font jamais de sieste à moins qu'ils n'y soient obligés (par les parents) ou par un manque de sommeil. Donc pour cette catégorie d'âge allant jusqu'à la puberté à peine, le problème ne se pose guère et même dans les cas exceptionnels, ceci est relativement facile à gérer et il suffirait en général d'ordonner à l'enfant d'aller tôt au lit pour qu'il reprenne en bon élève ses anciennes « bonnes » habitudes et retrouve son rythme à l'accoutumé. Il va ici sans dire que les parents doivent aider en ce point, et ils le font en principe une fois la période de congé révolue ; c'est dire l'importance de donner le « bon exemple » ! Je souligne ici un fait majeur qu'il convient de retenir au passage et il est comme suit : il nous appartient à nous tous de se comporter en responsables par rapport à nos enfants et surtout ceux-là, à qui on a pris tant de peine à « éduquer » à fin qu'ils soient comme « on n'aimerait les voir » et non comme «ils aimeraient être eux-mêmes » ! Les contradictions dans les paroles et dans les faits ne tardent pas à être récoltés par les parents qui en paient chèrement les frais et c'est souvent la raison pour laquelle beaucoup parmi nous se posent la question « pourquoi mon fils – ou ma fille, ces dernières sont moins concernées généralement !- se comporte-t-il de la façon ? Pourquoi cet entêtement ? Pourquoi cette désobéissance et cette insubordination ? Cela dit, le problème est d'une toute autre nature pour l'adolescent. Celui-ci a généralement tendance de/à se projeter dans « le rôle de l'adulte » et donc à vouloir faire comme lui sinon plus. Veiller toute la nuit en compagnie de « la bande/ du groupe » reste un défi à réaliser une fois, et par la suite plusieurs fois puis le conditionnement (par le groupe) fait l'habitude. La « grasse matinée » devient automatique et sert à faire récupérer le gâchis du sommeil, du reste irrécupérable de cette façon ! Le rôle des parents est régulateur ici et il leur appartient à prendre les responsabilités, qui sont les leurs, à fin d'intervenir pour empêcher « un basculement » dans l'excès. Si nous admettons maintenant que les choses se passent comme vous êtes en train de les décrire, et elles le sont généralement, hélas, il convient d'essayer de se rattraper et c'est le rôle des parents bien sûr, quoique toute intervention «musclée» peut avoir des conséquences néfastes sur la personnalité de l'adolescent et conduire au résultat contraire à celui escompté : c'est ce qu'on qualifierait de contre-productivité. Ici encore une autre règle d'or : ne jamais forcer les choses, surtout à cet âge, on risque grand !
La majorité des enfants éprouvent une certaine angoisse à la veille de la rentrée des classes. Comment les préparer psychologiquement. ?
L'angoisse à la veille de la rentrée des classes peut être expliquée de plusieurs façons. D'abord, même nous les adultes, éprouvons le même sentiment à la veille de la reprise du boulot, surtout après un long et agréable congé de repos. Il est tout à fait naturel que les enfants scolarisés vivent cette période difficilement et l'assimilent à un cauchemar. Il nous appartient, nous les parents , ici aussi, à intervenir- en douce bien évidemment !- de les « accompagner » déjà dès la fin du mois d'août, début du mois de septembre à fin qu'ils retrouvent petit-à-petit leurs habitudes studieuses. La liste des livres scolaires leur est livrée avec le bulletin/ le carnet de notes au début des vacances, il ne serait pas inutile de se procurer quelques manuels, surtout en rapport avec les cours de langues (arabe, française, anglaise etc.) et de s'essayer avec eux, si cela est possible, ou de les encourager à faire eux-mêmes et à s'exercer, si possible en compagnie de camarades ou de frères et sœurs ou mêmes d'amis ou de voisins ; la compagnie reste génératrice d'énergie surtout au démarrage « à froid » ! Une autre astuce consiste à adopter dés le début la stratégie de « l'évitement » et laquelle consiste à faire coupler toute activité de loisir et de « non activité » et nonchalance à une activité proprement dite, qu'elle soit intellectuel ou physique d'ailleurs, et ce en guise de récompense. Cette manière de faire a toujours été porteuse de fruits et il ne sert à rien de gâter nos jeunes et de les conditionner, comme nous aimons tous et souvent le faire, dans ces états d'oisiveté et de « laisser-aller ». Je n'omets pas ici de faire la remarque, que je ne suis pas partisan du clan qui veut à tout prix « ingurgiter » à ses enfants tout le programme de l'année scolaire suivante sous forme d'heures de « rattrapage » ou même de les obliger à être studieux quotidiennement et sans relâche toute la période de vacances. Drôles de vacances ! Rappelons que le terme vacance veut dire « vide », et que les vacances scolaires doivent servir à «vider l'emploi du temps des élèves » , pour les laisser soit disant récupérer! Une troisième règle d'or : ne jamais basculer dans les excès.
Que faut-il faire si un enfant refuse d'aller à l'école ?
Je venais en fait de répondre à cette question relative au refus de l'enfant ou sa réticence par rapport à une reprise des cours. C'est une situation en fait exceptionnelle, mais elle demeure réelle et très envisageable surtout dans les rangs de certains élèves manquant de motivation, compte tenu de résultats scolaires non probants ou d'expériences ou de vécus scolaires désagréables. Je fais mention de la relation enseignant-élève, laquelle doit être basée sur le respect mutuel. Toute perturbation peut être de conséquences graves pour l'élève surtout ; elle peut notamment mettre son avenir scolaire en danger et ses perspectives professionnelles en péril.
Faut-il l'emmener chez le psy ?
L'intervention du psychologue n'est que rarement requise dans ces cas. Les raisons d'un éventuel refus de retours à l'école doivent être cherchées, comme il a été mentionné dans la réponse précédente, dans les casiers sociaux et/ou relationnels avec les camarades, les enseignants ou même les parents. Une relation carrément perturbée avec l'école ne peut pas dater de quelques jours ou quelques semaines ; elle nécessite l'intervention d'une équipe multidisciplinaire où le psychologue et l'assistante sociale à côté de l'équipe de soin et l'équipe enseignante travaillent étroitement en commun à fin de convaincre l'élève en phase d'abandon scolaire.
Une fois rempli, le cartable ne doit-il pas peser plus de 10% du poids de l'enfant. Faut-il choisir un cartable léger ?
La question relative au cartable, très lourd à porter sur les épaules de l'enfant une fois remplis de livres, cahiers et autres instruments scolaires. Le ministère de l'éducation a fait beaucoup d'efforts pour charger ce cartable ; il a par la suite consenti un effort encore plus intense pour le décharger (sur ordre présidentiel !) ; il n'y est parvenu que dans une toute petite proportion et l'effort continue. Les suisses étaient les premiers dans le temps (il y a plus qu'une vingtaine d'années.) que le cartable pesait lourdement sur les épaules et le dos des enfants suisses à un tel point que bon nombre d'entre eux développaient une inclinaison de la colonne vertébrale appelée scoliose. Il n'y a pas à mon avis de solution miracle ici et toute la philosophie de l'enseignement basée sur une aussi grande quantité de manuels scolaires doit faire l'objet d'une étude de révision en ce sens. Pour être plus claire et plus pragmatiques, si vous avez la possibilité de réviser les cours lors de la période d'examens avec votre enfant, dites-lui de ramener les documents nécessaires à cette révision, il ira chercher ses cahiers de cours et d'exercices, mais rarement le manuel en question. Les enseignants se basent lors des examens sur les cours qu'ils donnent ; l'élève n'a recours au manuel que s'il est lui-même intéressé à chercher plus d'informations et approfondir davantage ses connaissances. Les parents révisant avec leurs enfants sollicitent également ces bouquins à fin de comprendre eux-mêmes la question étudiée. Avec l'avènement de l'internet le champ de recherche et d'approfondissement des connaissances s'est largement étendu.
Les clés d'une rentrée scolaire réussie : quantité suffisante de sommeil et hygiène alimentaire. Après le relâchement des vacances, faut-il rééquibibrer les enfants au plus vite afin de reprendre un rythme scolaire serein ?
Une rentrée scolaire réussie suppose bien plus que ce que vous avancez. L'enfant doit avoir eu largement le temps et l'occasion de se reposer et de s'épanouir. Rien que dans les parages de mon fils âgé de 13 ans, je découvris cet été des enfants adressés par leurs parents pour travailler à un rythme de 8 heures par jour, samedis compris, contre une somme très dérisoire. Le travail commençait déjà à 7h 30 et la pause due midi comportait 30 minutes. Deux à trois semaines à la file sur ce rythme ne peut qu'entraîner des dégâts pour l'enfant. Le sommeil, le jeu, l'alimentation équilibrée, les échanges avec les autres enfants etc. tout ce cocktail est nécessaire à l'équilibre de l'enfant et son épanouissement, tel un cocktail de vitamines. L'accompagnement à la fin de la période des vacances reste très utile, voire indispensable pour beaucoup dans un but de remédier à la coupure de trois mois ou plus. Pour l'année en cours cette interruption était encore plus longue si on se mettait encore à compter les jours de cours ratés. Un effort de plus en vue de pallier à ce déficit.
Quel est le rôle du médecin scolaire et des cellules d'écoute et d'action sociale?
Le rôle du médecin scolaire reste essentiellement préventif, et n'est que rarement curatif et dans certaines circonstances. Les problèmes de refus et d'abandon scolaires restent l'apanage de toute l'équipe multidisciplinaire déjà évoquée. L'effectif des médecins assurant les activités de santé scolaire reste largement en dessous des besoins exprimés. Les cellules et les bureaux d'écoute et de conseil (CEC, BEC) ainsi que les cellules d'action sociale (CAS) sont de bonnes inventions ; elles ont contribué largement à venir en aide aux élèves en difficulté. Elles ont besoin toutefois d'être davantage renforcées par les moyens humains et matériels nécessaires à un fonctionnement plus performant et une rentabilité meilleure. Le sérieux de telles équipes dépend dans une large mesure de la conviction de leurs membres et de l'intérêt que porte le responsable de l'établissement au confort et à l'épanouissement de ses élèves.
Recueillis par Kamel Bouaouina


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