Décrocher un poste d'emploi fixe dans la fonction publique est le rêve des jeunes tunisiens. Nombreux sont ceux qui considèrent que ce chemin est le seul garant d'un revenu fixe (contre un rendement faible), d'où la forte demande d'emploi au niveau de ce secteur. D'ailleurs, plus de 519 mille candidatures pour les 803 concours ouverts par les différents ministères ont été déposées sur le site dédié à cette opération. Malheureusement pour ces chômeurs, les postes sont limités. Il est attendu que le total des recrutements dans le secteur public atteigne 34 mille postes dont, 24 284 recrutements dans la fonction publique et 10 mille dans les entreprises publiques, c'est ce qui a été annoncé par M. Saïd Aïdi, ministre de la Formation Professionnelle et de l'Emploi lors de la conférence de presse qu'il a tenue hier, à Tunis. « Jusqu'à la mi-septembre, les résultats concernant environ 80 concours sur les 803 ont été publiés sur le site web, www.concours.gov.tn ». Des résultats qui feront l'objet de protestation. « Il y aura plus d'insatisfaits que de satisfaits », commente le ministre. Tant attendus par les candidats, la majorité des résultats des concours de la fonction publique seront affichés sur le site www.concours.gov.tn à la fin du mois de septembre à l'exception des ministères de la Défense Nationale (fin décembre) et l'Agriculture et l'Environnement (fin octobre). En fait, 34 mille postes d'emploi ont été proposés à titre exceptionnel aux chômeurs, car « le problème de l'emploi ne peut pas se résoudre au bout de quelques mois, d'un an ou même de six ans », déclare le ministre de la Formation professionnelle et de l'Emploi. Il s'agit dès lors, d'un travail qui se réalise sur le long terme, tout en se basant sur des études et des approches bien structurées. Le programme d'Urgence Emploi mis en place par le gouvernement provisoire n'est en effet, qu'une solution limitée. Car il ne peut pas absorber à lui seul toutes les demandes d'emploi. D'ailleurs, nul ne peut nier que l'offre dans la fonction publique est limitée. Un secteur mal structuré, saturé et déjà malade de ses fonctionnaires, ne pourra jamais satisfaire toutes les requêtes. C'est ce qui explique le fait que ces concours ont été «ouverts de façon exceptionnelle et exclusivement pour les chômeurs».
Chômeurs en recherche active
A cet égard, le ministre rappelle que « seulement ceux qui sont en recherche active d'un emploi peuvent participer à ces concours ». Ils doivent aussi répondre à un ensemble de critères (l'année de la sortie, l'âge, la situation familiale, la mention du diplôme, les formations et les stages) pour qu'ils soient sélectionnés et surtout bénéficier d'un bon score. Des commissions ont été mises en place pour vérifier les dossiers de candidatures des jeunes. D'ailleurs, «le ministère de la Formation Professionnelle et de l'Emploi s'est chargé de la coordination de l'annonce des concours avec tous les autres ministères et entreprises publiques. Il œuvre ainsi, à publier les listes des admissibles appelés à passer des examens ainsi que la liste finale des admis et ce en annonçant le score obtenu par chaque candidat». Egalement, le ministère veille à la vérification de la situation professionnelle des admissibles avant la proclamation des résultats finaux. Ils doivent être indispensablement des chômeurs. La tâche du ministère consiste aussi, dans la vérification des cas ayant réussi dans plusieurs concours «et ce afin de donner plus de chance aux autres candidats». Par ailleurs, le ministère de tutelle a pris en charge le dépouillement des dossiers de candidature relatifs à la Compagnie de Phosphate de Gafsa, au Groupe Chimique et à la Société d Cellulose de Kasserine. Toutes ces mesures ont été prises pour « effectuer dans la transparence les concours», reste que nombreux sont ceux qui sont mécontents des résultats. «La faute est humaine» déclare le ministre. « Nous sommes toutefois prêts à répondre à toutes les requêtes», ajoute M. Aïdi qui déclare que «le sujet est particulièrement sensible vu la situation que traverse le pays aujourd'hui».