Le Temps-Agences - Le président palestinien Mahmoud Abbas a appelé hier à Genève les représentants de l'Internationale socialiste (IS) à l'aider à "isoler" le Hamas et à relancer le processus de paix avec Israël. "Il faut isoler le coup d'Etat qui a plongé dans le chaos notre territoire", a-t-il dit en arabe devant les quelques 400 délégués participant à la rencontre bi-annuelle du conseil de l'IS. "Ce coup d'Etat sanglant ne nous arrêtera pas", a affirmé M. Abbas, ajoutant: "Nous allons tenir ferme". Mahmoud Abbas a également demandé un soutien pour les élections présidentielles et législatives anticipées annoncées par l'Autorité palestinienne. "Nous comptons sur votre aide pour cette réponse démocratique au choix des putshistes", a-t-il indiqué aux membres de l'IS qui ont salué son discours par une ovation debout. En outre, le président palestinien a pointé du doigt "ceux qui dans la région soutiennent les responsables du coup d'Etat avec l'objectif d'empêcher tout progrès vers des solutions équilibrées à nos problèmes." Par ailleurs, Mahmoud Abbas a appelé à la relance du processus de paix avec les Israéliens. "Je fais appel à vous, je fais appel au monde entier pour soutenir la relance des négociations pour le statut permanent, pour que nous puissions commencer les négociations sur Al-Qods, les frontières, les colonies, les réfugiés, l'eau". Le chef de la diplomatie italienne, le socialiste Massimo D'Alema, présent à Genève, a affirmé son soutien au président Abbas, soulignant que "c'était une bonne chose de dissoudre le gouvernement" (palestinien). Selon M. D'Alema, "une solution avec trois Etats ne pourra jamais fonctionner. Il faut que le peuple palestinien reste uni". Alors que le ministre italien s'est félicité de la nomination de Tony Blair comme émissaire du Quartette pour le Proche-Orient, l'Israélien Yossi Beilin, chef du parti Meretz a ouvertement critiqué à la tribune de l'IS l'inefficacité de ce groupe. "Je crois que le Quartette est une véritable catastrophe pour le Moyen-Orient", a lancé Beilin. Mais qu'est-ce qui se passe si le seul résultat de tout ça c'est la feuille de route?" "J'espère que la nomination de Tony Blair fera changer les choses. Mais il faudrait qu'il y ait un miracle, qu'il soit un véritable magicien lorsque les contraintes sont si importantes", a indiqué l'Israélien. Pour M. Beilin, l'initiative arabe, lancée il y a cinq ans, est la seule qui permette de sortir de l'impasse. "Les Etats-Unis sont aujourd'hui passifs" et "l'Union européen est trop lourde, trop engoncée pour pouvoir jouer le rôle qu'elle a joué il y a 25 ou 27 ans". "Sa capacité à venir avec des idées est beaucoup plus limitée", a t-il ajouté.