Par Khaled Mongi TEBOURBI universitaire politologue et journaliste - «Et si la Démocratie passait par l'Islam en Tunisie», s'interroge le journal français «Le Monde»? «La France est vigilante sur le respect des droits humains en Tunisie», a déclaré pour sa part le Président français Nicolas Sarkozy à l'annonce de la proclamation des Elections législatives en Tunisie. M. Alain Juppé son ministre des Affaires Etrangères a indiqué quant à lui: «l'aide à la Tunisie serait conditionnée par le respect de la démocratie». On ne peut pas s'empêcher de se souvenir des propos maladroits et tout à fait regrettables de Mme Michèle Alliot Marie ancienne Ministre des Affaires Etrangères qui avait proposé les services de la France en matière de sécurité, afin d'aider les forces de sécurité de l'ancien président déchu le dictateur Zine El Abidine Ben Ali durant les tragiques événements qui ont précédé le 14 Janvier 2011. Outre la démission de Mme Elliot Marie, Paris avait rappelé son ex-ambassadeur à Tunis M. Menat. Une fois encore des responsables français semblent à côté de la plaque. Qu'est-ce qui permet de croire que la démocratie en Tunisie ne sera pas respectée à l'avenir? Que Messieurs Sarkozy et Juppé se rassurent sur l'avenir des libertés individuelles et publiques dans notre pays. L'ensemble des Tunisiens toutes catégories sociales confondues, soit le peuple tunisien, y veillent jalousement. En quelle qualité le Président Sarkozy et son ministre des Affaires Etrangères M. Juppé se permettent-ils de s'immiscer dans les affaires d'un pays souverain qui a fait sa propre Révolution, avec plus de trois cents martyrs? Est-ce une réminiscence de la France-Afrique tellement décriée, étant évident que la Tunisie n'est pas une République bananière. Respect des droits humains : une pratique des poids et des mesures? Messieurs Sarkozy et Juppé souhaiteraient-ils remettre en cause la légalité des urnes des élections constitutionnelles historiques qui se sont déroulées dans notre pays? On a de la peine à y croire, d'autant plus que la Révolution tunisienne constitue un exemple pour les pays arabes et africains, faisant de surcroît l'admiration du monde entier. Avec la très forte participation de près de 80 pour cent des Tunisiens aux élections de l'Assemblée Nationale Constituante, le bon déroulement de ces élections pluralistes et transparentes illustre la maturité du peuple tunisien. Après l'annonce des résultats de ce grand évènement historique en Tunisie, le Président des Etats-Unis Barak Obama n'a pas manqué de féliciter les Tunisiens, suivi en cela par Mme Hillary Clinton, chef de la diplomatie américaine. On se souvient par ailleurs que lorsque Mr Ariel Sharon ancien membre des Organisations terroristes Irgoun et Hagana, est devenu Premier Ministre israélien il y a plusieurs années et ce, en dépit de son passé terroriste que tout le monde reconnait pourtant, il n'y a pas eu d'inquiétude en France et plus récemment encore lorsque Mr Liberman leader du parti d'extrême droite israélienne, a été nommé ministre des affaires étrangères dans le Gouvernement israélien du Premier ministre Mr Benyamin Yatanyahou, on peut se poser la question: pourquoi de telles silences, devant l'oppression israélienne quotidienne persistante, les violations et les attentes fréquentes et flagrantes aux droits de l'homme à l'encontre des Palestiniens qui en souffrent cruellement tous les jours. Qualifiant les élections tunisiennes d'extraordinaires, l'ambassadeur des Etats-Unis à Tunis, a pour sa part indiqué que le gouvernement américain soutient le processus démocratique. On peut souhaiter que le Président Sarkozy accorde le même intérêt et la même vigilance aux respect des droits humains dans les territoires palestiniens à Gaza et en Israël où les droits humains les plus élémentaires des Palestiniens et des Arabes-israéliens sont cruellement bafoués par l'Etat Israélien qui poursuit sa politique répressive et de colonisation dans les Territoires palestiniens et à Jérusalem-Est, le Gouvernement de l'Etat hébreux M. Natanyahou refusant avec entêtement à ne pas respecter les résolutions des Nations Unies et la Légalité internationale, les droits de l'Homme et les droits humains les plus élémentaires des Palestiniens. Pourquoi une telle pratique «des poids et des mesures»? Sans aller jusqu'à philosopher longuement, il est sans doute possible de répondre par un autre vieux dicton: «Vérité en deçà des Pyrénées, erreur au-delà des Pyrénées»