Il y a une différence entre la satire et les représentations fantasmatiques. La satire c'est, d'abord, l'humour, le jeu de mots, le jonglage sur les concepts et aussi le dessin ou la caricature : elle a, donc, ses règles. Et c'est ce qu'on enseigne dans les instituts spécialisés, en France, comme ailleurs. A bien des égards, ces règles sont autrement plus rigoureuses que celles régissant le journalisme classique ou même, plus vaste, la communication. Nos confrères français placent la caricature du Prophète Mohamed – et il n'y a que lui qu'on caricature allègrement – dans leur droit à la liberté d'expression. Soit. Mais, ce droit est-il absolu ? Ce droit peut-il permettre que la sensibilité des musulmans soit écorchée dans ce cynisme caricatural, depuis le Danemark jusqu'à la France, pour attiser les feux de l'outrance, la guerre des religions et surtout, surtout, pour justifier l'islamophobie qui se conjugue, en l'occurrence, à la xénophobie. Mais, au-delà, c'est ce fâcheux amalgame qui fera réellement des vagues. C'est ce moment précis, alors que le Printemps arabe – du moins, en Tunisie – permet la résurgence d'un parti islamiste dominant et qui s'oriente vers le réformisme de l'Islam et la modération de la Chariaâ, que nos confrères de Charlie Hebdo caricaturent le Prophète de tous les musulmans. Un Prophète qui a professé la tolérance, protégé les juifs et les chrétiens, organisé la République, sorti les Arabes et même les Asiatiques de leurs déterminismes païens. N'est-il pas l'un des plus grands réformateurs de l'Histoire de l'humanité et un messager de Dieu autant que Moïse et le Christ ? Raouf KHALSI daassi mich-el2hispeed.ch Vita Bruno [email protected] nadou [email protected] choukri [email protected] sally mac lennane [email protected] kerim [email protected] Francois D [email protected] sihem [email protected] sofia [email protected] libremad [email protected] topaal [email protected]