La visite de la délégation d'affaire américaine, composée essentiellement de capital risqueurs et d'entrepreneurs, d'investisseurs et de quelques universitaires, a pris fin, hier 3 novembre. Difficile de se prononcer quant aux résultats concrets à l'issue d'une telle visite, on pourrait cependant mentionner que certains talentueux jeunes tunisiens, dont les projets ou les idées de projet ont été jugés à « haut potentiel de développement », ont vu leurs efforts couronnés de certaines prises en charge. Le premier projet profitera d'une période d'incubation à Detroit aux Etats Unis pour une période de quatre mois, le deuxième aura une période similaire, de dix semaines, au Microsoft Innovation Center, au Pôle Technologique d'El Ghazala, alors que le vainqueur du troisième prix aura à passer une période de six semaines chez WikiStartup, l'incubateur de projets innovateurs. Selon l'un des hommes d'affaires américains « nous avons laissé nos familles et nos affaires pour venir ici. Nous sommes en quête d'une inspiration et aussi pour pouvoir inspirer. Actuellement, c'est à vous de saisir les opportunités qui se présentent à vous (tant les jeunes que tout le peuple tunisien). Nous vous demandons juste de garder le contact avec nous. Il ne faut jamais baisser les bras et toujours demander de l'aide lorsque vous en avez besoin. Je m'attends à ce que tous les jeunes entrepreneurs présents ici nous contactent pour tous genres d'aide dont ils ont besoin ». Un autre membre s'est déclaré « très surpris et content d'être en Tunisie. Il y a une grande inspiration et un grand talent qui se dégagent de ce petit coin du monde. Les idées que nous avons pu percevoir au cours de notre courte visite, sont dans le même standard et avec le même dévouement que nous trouvons sur les marchés internationaux. Maintenant, il y a lieu d'y croire et d'avancer ». Pour un troisième investisseur « les Tunisiens et après la Révolution du 14 janvier, ont hissé très haut le profil de la Tunisie. Une année auparavant, si vous posiez la question sur le mot ‘Tunisie' devant un groupe de gens aux Etats Unis, vous auriez pu avoir des réponses telles que ; tourisme, merguez, et ce si on la connaît bien sûr comme étant un pays. Aujourd'hui, le mot 'Tunisie', inspire le courage, la révolution, etc. Ceci va de même pour les produits fabriqués dans votre pays. Leur valeur s'est quadruplée. Les gens viennent aujourd'hui en Tunisie pour investir, faire du tourisme et plein d'autres choses grâce notamment à ce profil hissé ». Pour Mondher Khanfir, président de WikiStartup : « Nous témoignons aujourd'hui d'un grand moment, qu'on pourrait oser appeler le démarrage d'une nouvelle ère ou la start-up boom (l'éclosion des petites entreprises). Et ce dont nous avons besoin. Nous croyons en cela ». Microsoft s'y met ! A travers le MIC (Microsfot Innovation Center), Microsoft Tunisie en partenariat avec HP Tunisie, Tunisie Telecom, le Pôle Technologique d'El Ghazela, et l'Ambassade des Etats Unis, parraine dix nouvelles start-ups. Des start-ups qui bénéficieront de logiciels, de formations managériales et techniques, de programmes de certification, d'un suivi de projet, d'accès au Centre d'Innovation Microsoft (MIC) et au Datacenter pour le développement et les tests, ainsi que d'opportunités de financement auprès des partenaires financiers du MIC : BFPME, TunInvest, Alternative Capital Partner (ACP), et SAGES. Présent à cette cérémonie, l'ambassadeur américain en Tunisie, Gordon Gray a donné d'amples informations sur les « promesses » faites par son pays pour « promouvoir la coopération avec la Tunisie ». Selon lui « ce genre d'investissements (les start-ups) est le genre d'investissements dont le peuple tunisien a besoin. Lors de sa réunion avec le Premier ministre Béji Caïd Essebsi, le 7 octobre dernier, le président Obama avait déclaré que nous avons beaucoup d'engagements pour aider la Tunisie à réussir. Et ce par la création et l'amélioration d'un environnement propice à l'investissement. Les deux responsables ont dressé tout un bilan des besoins de la Tunisie en la matière ». L'objectif étant de créer le plus grand nombre d'emplois possible ainsi qu'une intégration encore plus intéressante au marché mondial. « Mais nous savons que pas mal de défis pointent. 2011 a été l'année qui a apporté de grands changements, l'année 2012 serait consacrée à baliser la route devant une coopération économique durable. Evoquant la visite de la délégation d'entrepreneurs américains, l'ambassadeur Gray a mentionné « que cette délégation comprenait certains Tunisiens qui ont réussi aux Etats Unis, venus ici pour orienter les jeunes entrepreneurs sur les meilleurs moyens de réussite. Et même si nous comprenons que les stages, les incubations et les prises en charge sont nécessaires pour réussir son business, nous comprenons aussi que l'accès au financement est aussi une condition primordiale pour permettre aux promoteurs de mettre en œuvre leur potentiel ». L'ambassadeur Gordon Gray revient par la suite sur les mécanismes « susceptibles de promouvoir l'investissement local et étranger en Tunisie ». Il annonce ainsi « la reprise des discussions sur le cadre bilatéral de commerce et de l'investissement (Trade and Investment Framework Agreement- TIFA), ainsi que le rétablissement de l'activité des groupes de travail tuniso-américain sur le commerce et l'investissement, dans le but d'atteindre les objectif d'intégration des deux économies ». Par ailleurs la « Overseas Private Investment Corporation », la « Compagnie d'Investissement Privé Outre-mer », « a débloqué 2 Milliards de dollars au profit du secteur privé dans la région Mena (Moyen Orient et Afrique du Nord). Un fonds qui permettra de garantir les risques à l'investissement pour les entreprises de la région », explique aussi le diplomate américain. Il cite aussi d'autres initiatives telles que celle intitulée « The Millenium Challenge Corporation », qui devra « aider la Tunisie à améliorer les politiques de réformes ». Enfin, indique aussi Gordon Gray « le Congrès américain a approuvé un budget de 20 millions de dollars pour lancer le Tunisia Entreprise Fund (Fonds d'Entreprises Tunisie), qui rendra abondants des fonds susceptible de promouvoir l'investissement, notamment au profit des petites et moyennes entreprises. Soit un engin capable de soutenir les promoteurs ».