« L'indépendance de la Justice, est la meilleure garantie pour les justiciables. Elle constitue le meilleur moyen pour combattre la corruption et les malversations de toutes sortes qui ont sévi dans tous les secteurs, y compris celui de la Justice, durant le régime du président déchu ». C'est ce que nous a affirmé, Maître Wissem Saïdi avocat de Imed TRabelsi , qui a bien voulu nous recevoir à son cabinet pour nous donner quelques précisions sur les causes de l'attitude de son client, qui suit une grève de la faim depuis maintenant trois jours. Maître Amor Hadj Khalifa, avocat constitué avec lui dans cette affaire, s'est joint à nous, afin de prendre part à notre entretien et apporter quelques observations concernant cette affaire « L'intention de notre client n'est pas de se dérober à la justicou de fuir ses responsabilités, bien au contraire. Nous craignons qu'il n'ait pas été jugé comme n'importe quel accusé, mais précisément en Imed Trabelsi. Le fait d'avoir vu alourdir sa peine par la cour d'appel, dans une affaire de consommation de stupéfiants, justifie bien notre crainte. Vous n'avez qu'à lire les attendus de l'arrêt en question pour vous en rendre compte. Or il n'existe aucun élément légal justifiant les circonstances aggravantes pour que la peine passe de 2 à 4 ans de prison ferme. L'amende a été fixée à 3000 dinars c'est-à-dire au maximum prévu par la loi. Par contre, dans les trois derniers «attendu» du dispositif de l'arrêt il est fait mentionnée de la « personnalité de Imed Trabelsi ». Ce qui n'est pas un argument juridique tangible. Le tribunal n'a fait qu'acquiescer aux demandes du parquet et la cour également, le procureur ayant interjeté concomitamment avec notre client. » -Quid des autres dossiers, tels que celui des chèques sans provisions ? A cette question maître Wissem Saïdi, emboîtant le pas à son confrère a affirmé : « D'abord mon client n'a pas bénéficié de la loi d'amnistie sur les chèques sans provisions. Il a été condamné à 15 ans de prison ferme alors qu'ils sont au nom de la société Loft Immobilier, qu'il dirigeait et qui est actuellement sous mandat de justice. Quant à l'affaire du bateau El Habib, il s'agit d'une affaire purement civile qui a pris subitement une tournure pénale. En effet, notre client a signé un contrat de location du bateau El Habib, avec la compagnie CTN, pour une période limitée dans le temps. Il était en négociations pour un arrangement avec ladite compagnie concernant les loyers jusqu'au 6 janvier, 2011.Il a été accusé d'abus de qualité pour en tirer un profit personnel, en vertu de l'article 96, du code pénal, et à notre avis cet article n'est pas du tout applicable au cas de l'espèce. Dans l'affaire du vol du yacht, il excipe de la force de la chose jugée, ayant été acquitté sous le régime du président déchu. Dans l'affaire de l'aéroport, mon client a soutenu, tant de fois à l'audience qu'il n'avait aucunement l'intention de fuir, mais qu'il a été piégé, à ses dires par le colonel Tarhouni qui lui a demandé de venir à l'aéroport. Il a été victime d'un traquenard. Enfin dans l'affaire de corruption liée aux terrains nommés les « jardins de Carthage » les faits constituent selon son avocat une seule affaire et non une série de trois affaires. » -Et en ce qui concerne les conditions de sa détention ? - Il n'y a rien à signaler , affirme maître Hadj Khalifa qui ajoute : « Nous voulons, en cette occasion louer les efforts de tout le personnel de la prison, qu'il s'agisse de civils ou de militaires , afin les tous les détenus soient traités dans des conditions humaines et satisfaisantes. » La grève de la faim, entamée par notre client, est une sorte d'appel de détresse afin de demander qu'il soit jugé d'une manière équitable et sans aucune pression ni parti pris. Nous avons confiance, désormais en notre justice pour que cela se réalise. «