Walid Ktila le champion du monde, offre à la Tunisie sa 3ème médaille d'or à Kobe    À 39 ans, Cristiano Ronaldo prêt à briller à l'Euro 2024    Découvrez le classement mondial et arabe des pays producteurs d'Acier    Real Madrid : Toni Kroos annonce la fin de sa carrière    Chokri Jabri : nous préparons les bonnes conditions du retour des Tunisiens résidents à l'étranger    Prix de l'or au 20 Mai 2024 : Informations essentielles sur les prix de l'or en Euro, Dollar et Livre Sterling    Poèmes d'amour pour Radhia, le recueil signé Hamma Hammami    Officiel : Arne Slot, nouvel entraîneur de Liverpool    Poulet farci au riz : Recette savoureuse et facile    Bizerte : Coup d'envoi du recensement général de la population    Décès tragique du président iranien : Enquête ouverte pour déterminer les causes de l'accident, politiquement, rien ne devrait changer    Israël-Hamas : Amal Clooney a oeuvré pour l'émission des mandats d'arrêt de la CPI    IRAN : Début des cérémonies funèbres en hommage au président Ebrahim Raïssi    Aujourd'hui, ouverture du 1er forum de la formation professionnelle : Le forum, et après ?    Le président Saïed à propos de l'amendement de l'article 96 du code pénal : Oui à la redevabilité, non aux règlements de comptes    Daily brief national du 21 mai 2024: Kais Saied initie une révision cruciale de l'article 96    Décès de la militante Naama Nsiri    En vidéo : des familles se réjouissent de l'arrivée de leurs enfants en Italie    Ambassade du Canada : Lancement courant juin des Journées Mobilité Canada 2024    Ridha Zahrouni : la violence témoigne de l'échec du système éducatif !    Pourquoi | Respecter tout le monde    Les Indiscretions d'Elyssa    Décès de Raïssi: Début des cérémonies funèbres en Iran    Le CA est d'attaque : Pousser à l'action    EST – Sorti sur une civière samedi : Ben Hmida récupérable !    Groupement Professionnel des Energies Renouvelables de la Conect : La transition énergétique, levier de croissance et de création de richesse    Mungi Bawendi, lauréat du Prix Nobel de Chimie 2023, invité de l'Université de Tunis El Manar    Commerce extérieur: Les 20 pays avec lesquels la Tunisie est déficitaire et excédentaire    Abdelmonem Belaati: La Tunisie a fait face à une sécheresse qui a duré sept ans    Béja: A quel prix sont vendus les moutons de sacrifice ? [Vidéo]    UTAP : Le prix du mouton entre 800 et 1300 dinars    «Al Massafa Sifr», la dernière pièce de Ali Bennour et sa troupe estudiantine, ce samedi 25 mai au Rio : Un nouvel espace de dialogue entre l'université et la culture    Tribune | Quel avenir pour la Cinémathèque tunisienne ?    L'acteur Ali Bennour à La Presse : «Je crois en l'importance et l'influence du théâtre universitaire»    Sotrapil propose un dividende de 1,3 dinar par action pour l'exercice 2023    Kais Saied renforce les mesures contre l'entrave au service public    L'Espoir Sportif de Jerba s'arrête aux huitièmes : Un parcours honorable    Sfax, l'épopée de 1881    Météo : Ciel peu nuageux et températures en légère baisse    Près de 23 mille migrants irréguliers sur le sol tunisien, d'après le ministère de l'Intérieur    Biden défend Israël contre les accusations de génocide à Gaza    Biden : le mandat d'arrêt contre Netanyahou est scandaleux !    Comment est choisi le nom du plat tunisien « Nwasser » ?    Le 225ème anniversaire de la naissance d'Honoré de Balzac    Les Filles d'Olfa remporte trois prix lors de la 8e édition des Prix des Critiques pour les films arabes    Comment va s'organiser la succession du président iranien ?    Décès confirmé du président iranien Ebrahim Raïssi    Ce samedi, l'accès aux sites, monuments et musées sera gratuit    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Un grand parti centriste rassemblant les forces démocratiques progressistes
Emna Menif en rêve
Publié dans Le Temps le 16 - 12 - 2011

C'est au milieu, c'est merveilleux!”.La Tunisie est une mosaïque de micro-partis, à part les deux pôles: gauchiste et islamiste, les Tunisiens souhaitent l'émergence d'un grand parti centriste modéré capable de maintenir l'équilibre démocratique. Pr Emna Menif, universitaire et acteur politique indépendant aurait-elle donc raison de rêver d'un grand parti du centre.
"Quand pour une grande cause, tous les hommes d'un grand pays mettent en commun ce qu'ils ont de grand, ils sont plus grands que le plus grand des hommes" disait Nelson Mandela.
L'actualité politique nous dit Emna Menif est dominée par l'investiture du nouveau Président de la République et la formation du nouveau gouvernement, après une semaine de débats houleux de l'Assemblée Nationale Constituante sur l'organisation provisoire des pouvoirs publics. Pour autant, un autre débat agite la scène politique depuis la proclamation des résultats des élections du 23 octobre 2011. Les appels et les initiatives se multiplient pour le rassemblement des forces démocratiques progressistes dans un « grand parti centriste ». Le courant progressiste moderniste n'est certainement pas minoritaire dans la société tunisienne. « Il a pourtant été sévèrement sanctionné lors de ces élections ajoute Pr Menif. Il a certainement payé le prix de la volonté populaire de rompre avec tout ce qui pouvait lui rappeler l'ancien système. Le régime déchu s'était approprié une « légitimité de performance » bâtie sur l'illusion de la réussite économique et de la modernité de la Tunisie qui n'ont pas profité au peuple tunisien appauvri, privé de ses droits essentiels, victime d'injustices et de déséquilibres régionaux. Les élites et la mouvance progressiste ont fort probablement sous estimé cette dimension. Le discours construit sur la sauvegarde des acquis modernistes de la société tunisienne et leur renforcement n'était pas audible pour de très larges couches de la société totalement démunies et sans perspectives. La déliquescence des valeurs qui a accompagné le règne du régime déchu ne pouvait trouver réponse, par ailleurs, que dans la reconstruction du système de valeurs. A cela, les forces progressistes n'ont pas su faire écho pendant que le discours identitaire et religieux faisait illusion. Le premier impératif qui s'impose au courant démocratique progressiste est actuellement de faire le travail de déconstruction et reconstruction, non seulement du discours, mais surtout des références intellectuelles, des concepts et des schémas. Il a besoin d'être en phase avec la réalité sociologique tunisienne dans sa diversité et prendre en compte les traumatismes à l'origine d'authentiques clivages au sein de notre société pour parvenir à asseoir sa profondeur populaire.
Pour quoi un grand parti centriste ?
Cela étant, on peut, souligne Pr Emna Menif, s'interroger sur la nécessité de créer « le grand parti du centre ». Ceux qui la justifient par l'impératif de contrer Ennahdha se trompent de combat. Cette démarche s'impose parce que la Tunisie ne s'incarne pas dans un seul projet politique – sociétal et socio-économique – et que le progrès et la prospérité de la Tunisie et de notre peuple ont besoin de cet autre projet que porte la mouvance démocratique progressiste centriste. La construction de ce projet et son exécution ne peuvent que s'appuyer sur un authentique « appareil » politique, que la dispersion des forces dans une mosaïque de partis en mal de moyens, de militants et surtout de base populaire, d'efficience… ne peut que handicaper. Par ailleurs, la démocratie ne peut pas se construire sur la base de la pensée unique et de l'hégémonie d'une force politique au nom de la loi d'une majorité écrasante. C'est en cela, qu'un équilibre des forces est aussi indispensable et que le courant progressiste centriste, jusque là plutôt perçu comme un mouvement élitiste, à faible représentativité, doit pouvoir se transformer en un mouvement de masse. Cette prise de conscience et cette analyse sont partagées. Pourtant, les appels répétés de la société civile au rassemblement et ses différentes initiatives laissent une impression de gesticulations sans écho dans la classe politique. Quant aux déclarations des chefs politiques, elles entretiennent l'illusion mais n'apportent guère de réponses aux attentes exprimées. Et pour cause. Malgré la volonté affichée, un signal fort était attendu, dont le premier signe aurait été la formation d'un groupe unique des représentants des partis progressistes à l'Assemblée nationale Constituante, cela ne s'est pas produit. De plus, les déclarations souvent contradictoires entre l'affirmation de la fusion en un seul parti, l'intégration des différents partis autour d'une plate-forme politique ou de simples concertations « appuyées et avancées » pour créer les conditions d'un travail commun voire de la formation d'une alliance qui aurait alors une vocation plutôt électorale, ne présagent pas d'une union imminente de ces forces politiques. D'autant plus que, ça et là, se fait entendre l'argument que le sentiment fort d'appartenance à un parti peut être un obstacle difficile à surmonter en vue de la fusion dans un seul parti. Par ailleurs, il serait illusoire d'incarner l'union autour des seules formations aujourd'hui représentées au sein de l'ANC, auxquelles semble s'associer le Parti des Travailleurs Tunisiens. Nombre de formations politiques non représentées à l'ANC mais également d'indépendants et de composantes de la société civile devraient être d'ores et déjà associées afin d'accélérer le cours de l'histoire politique en Tunisie alors même que le cours de l'Histoire de la Tunisie s'est accéléré. Aujourd'hui, l'élite politique et intellectuelle de la Tunisie est face à la nécessité, à l'obligation et au devoir de relever le défi qui lui est posé et d'assumer son entière responsabilité, en transcendant les égos et les divergences d'intérêts personnels ou partisans. Sans quoi, elle faillira à ses engagements envers notre Pays et notre Peuple. »


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.