Par Larbi DEROUICHE - Enfin, on nous sort un Président sans façon… sans gants… Vive la Révolution qui a réduit le divin Président à ses réelles dimensions, lui conférant tout bonnement le noble rôle de humble serviteur de la Nation. Mohamed Moncef Marzouki vient de faire des siennes. Il faut être lui pour oser s'afficher, en séance plénière hyper-solennelle et si médiatisée, sans cravate et en tenue banalisée… Cette première dans le protocole universel d'investiture, n'a pas manqué de faire couler beacoup de salive et d'alimenter les potins sous nos cieux. Elle a aussitôt fait, de susciter les commentaires burlesques et variés des fins manipulateurs de claviers, aux répliques instantanées, à tout ce qui se dit et se fait…. Le Tunisien n'en croit pas ses oreilles et ses yeux. Le changement tous azimuts, fait, est de cent quatre vingt et… « un » degrés… Après deux présidents complexes, s'était relayés, loin de nous autres, principaux intéressés et sur une autre planète, voilà un autre, qui a tout l'air de s'accommoder du climat de notre planète. Après le formalisme, « constipé » l'on s'attend à une « diarrhée » de simplicité… L'image du président de la République est devenue, au fil du temps (oh ! combien bien long et lassant !) si légendaire et si mythique qu'on a fini parfois par mal concevoir que « Son Excellence » accomplisse comme tout un chacun, tout le temps, ses deux… besoins naturels évidents… Après « Pinochet », l'abruti qui lit ce qu'on lui écrit, nous voilà soulagés maintenant, par un champion du franc-parler et de l'improvisation et un jongleur du verbe, de l'adjectif et du complément… Oh ! Quelle bonne volonté ! Quel bel entrain ! « Pourvu que ça dure » disait la mère de Napoléon (qui prononçait mal la voyelle « u ») à son illustre fils conquérant. Durera ? Ne durera pas ? Le problème n'est pas là. Rien n'est plus, comme avant, depuis la « sacro sainte » révolution. Rien ne dépendra du Président. Désormais, le maître mot « Dégage ! » aura le dernier mot. L'homme au burnous berbère imposant, ne se fait pas d'illusions. Il anticipe et promet ouvertement de s'en aller et de jeter les gants, si, après six mois de gestion, il ne tient pas ses engagements. C'est dire, combien le monsieur est confiant. Au final, l'adage, si cher aux « Mrazgas » dit si bien : « Les chameaux (El Bil temchi…) ne font que suivre leurs aînés ». C'est vrai… mais, il serait à craindre que le col ouvert symbolique, du président de la République, ne soit dévié de sa logique. Et que certains ronds de cuir et esprits tordus ; en mal d'alibis, ne profitent de ce cas, pour s'amener au boulot, en… vulgaires… pyjamas !