L'avocat islamiste Abdelfattah Mourou s'est dit, hier, déçu par son «exclusion» du gouvernement de Hamadi Jebali. Me Mourou, qui a été désigné conseiller juridique du gouvernement, a affirmé qu'il «est étonné par le fait qu'Ennahdha lui a attribué le simple rôle d'avocat de l'Etat », indiquant qu'il s'attendait à être nommé ministre. « Je n'ai pas besoin de voiture, ni de garde du corps, j'ai besoin de prendre part réellement et activement aux prises de décisions politiques. Cheikh Rached Ghannouchi m'a proposé trois départements ministériels, en l'occurrence la Justice, les Affaires religieuses ou le poste de ministre chargé des Affaires juridiques », a-t-il noté. Me Mourou a précisé, par ailleurs, qu'il n'a pas encore accepté le poste de conseiller juridique du gouvernement. Ex-numéro deux d'Ennahdha, duquel il avait annoncé son retrait avant les élections pour diriger une coalition d'indépendants, l'avocat tunisois n'aurait, en fait, jamais rompu le cordon ombilical avec le parti qu'il avait cofondé avec Rached Ghannouchi en 1981. Lors d'une conférence tenue le 17 décembre à Sidi Bouzid, Me Mourou a laissé entendre qu'il n'avait jamais quitté le Mouvement Ennahdha, allant même jusqu'à qualifier Rached Ghannouchi de « président de mon Mouvement ».