L'année 2012 que nous accueillons , a été proclamée l'année internationale de l'énergie durable pour tous'', conformément à une décision adoptée, dans ce sens, par l'Assemblée générale des Nations Unies le 20 décembre 2010. Elle fait suite à l'année 2011 proclamée l'année internationale de la chimie''. Le sujet est au cœur des préoccupations nationales de tous les pays du monde, y compris la Tunisie qui a mis en œuvre, depuis des années, d'importants programmes pour l'exploitation et l'utilisation des énergies renouvelables , solaire, éolienne, et biomasse, plus particulièrement. Les partis politiques de la majorité constituante et gouvernementale, notamment le parti Ennahdha, se sont engagés dans leurs programmes électoraux à assurer la sécurité énergétique du pays, par le recours aux énergies fossiles conventionnelles (pétrole et gaz) ainsi qu'à travers les nouvelles formes d'énergies renouvelables. La Tunisie est un pays producteur de pétrole et de gaz naturel, en petites quantités par rapport aux gros producteurs, mais, selon les estimations à actualiser, les actions entreprises, ces dernières années, en matière de recherches et d'exploitation, ont permis d'impulser la production pétrolière et gazière nationale et d'enregistrer un certain excédent, à ce niveau, malgré certaines difficultés liées au contexte exceptionnel de 2011. Cadre juridique En matière d'énergies renouvelables, la Tunisie a mis en place des cadres juridiques et institutionnels appropriés pour promouvoir ces nouvelles formes d'énergie. La Société tunisienne d'électricité et de gaz (STEG) a créé, à cet effet, en 2010, une filière chargée des énergies renouvelables, appelée 'STEG énergies renouvelables''. Au même moment, un plan solaire national a été engagé en vue d'exploiter le grand potentiel national, dans le domaine de l'énergie solaire. Ce plan prévoit la réalisation de quelque 40 projets utilisant l'énergie solaire, à l'orée de 2016, mais aussi l'éolien et la biomasse, comme les toitures solaires pour la construction de maisons solaires utilisant l'énergie photovoltaïque pour produire l'électricité. L'énergie solaire peut être exploitée en tant que source de chaleur et comme source de lumière. La Tunisie se propose même de devenir exportateur en énergies renouvelables. Une grande centrale solaire sera construite, à cet effet, par la STEG, pour produire 1200 MGW d'électricité dont 800 seront exportés vers l'Italie, au moyen d'un câble sous- marin. On signale également le projet de technopôle écologique que des promoteurs privés se sont engagés à réaliser, dans ce cadre, près de la ville de Zarsis, et de l'île de Djerba, sous le nom de l'village écologique Zarzis-Djerba'', et ce avec le soutien de l'Etat qui a fourni le terrain nécessaire au projet, soit 160 hectares. Sa mise en exploitation est prévue pour 2013 ou 2014, car les promoteurs attendent d'obtenir le statut de technopôle pour leur projet. Ses activités seront axées sur la recherche et la production avec comme filières principales le dessalement de l'eau de mer , l'agriculture biologique et les technologies propres. S'agissant de l'exploitation de la biomasse, la première station pilote tunisienne produisant l'électricité, à partir de la valorisation des déchets végétaux des marchés de gros des fruits et légumes ,a été inaugurée en juin 2010, près du marché de gros de Bir el Kassâa de Tunis. Privatisation En ce qui concerne le cadre juridique, des amendements ont été apportés aux législations en vue de permettre la privatisation de la production d'électricité à partir des énergies renouvelables. La loi tunisienne permet, actuellement, aux particuliers et aux privés (les entreprises industrielles et économiques) de produire l'électricité pour satisfaire leurs besoins domestiques ou industriels et vendre l'excédent à la STEG, à concurrence de 30% de la quantité produite, à condition d'utiliser des énergies renouvelables. Il existe aussi un vieux programme national tendant à encourager l'emploi des chauffe l'eau solaires, moyennant des encouragements de toutes sortes, outre les actions menées par l'Agence nationale de maîtrise de l'énergie en vue d'améliorer l'efficacité énergétique ou maîtrise de l'énergie. D'ailleurs, la réalisation de la sécurité énergétique du pays dans les années à venir devrait reposer à hauteur de 80% sur les programmes de maîtrise de l'énergie et 20% sur les programmes d'encouragement des énergies renouvelables. A cet égard, les Nations Unies ont affirmé que l'encouragement des énergies renouvelables reste une question de volonté politique.