De bons échos ! Que de bons échos. Les journées du Documentaire de Douz, baptisées « DOUZ DOC DAYS » ont d'emblée réussi à imposer un ton, un style et une exigence de qualité conférant une personnalité, un caractère, voire une âme à cette nouvelle manifestation qui est venue enrichir le programme du festival international du Sahara désormais vieux de quarante cinq ans. L'un des principaux atouts d'une rencontre autour du documentaire étant le choix d'un lieu et d'un cadre, il faut reconnaître que le choix de Douz, ancienne limite de l'empire romain aux portes du désert est tout à fait significatif. Douz, cité des poètes ne pouvait rester insensible au documentaire qui est une forme poétique du journalisme. Ainsi, cette ville qui se prête aux joutes et aux parades folkloriques, a-t-elle accueilli du 22 au 25 décembre, une quinzaine de jeunes réalisateurs indépendants, des journalistes et des universitaires venus célébrer la révolution en discutant des images se rapportant aux droits civiques. L'originalité, c'est que le festival a élu domicile sous une tente nomade, en offrant une bonne qualité de projection. Avec une ouverture émouvante dédiée aux martyrs de la ville et une clôture en musique dédiée au Stambali, les DOUZ DOC DAYS ont proposé une programmation thématique taillée sur mesure et mis en lice sept longs métrages et sept courts tous réalisés après le 14 janvier. Le jury international composé de Jean Pierre Rehm, le directeur du prestigieux festival de documentaire de Marseille, de la réalisatrice italienne Giovanna Taviani, de l'écrivain irlandais Paul Cant, de l'acteur Salah Jday, a été présidé par la journaliste de télévision Amel Chahed. Le jury a relevé le niveau tout à fait appréciable de la sélection en attribuant le DROMAD'OR du long métrage à FELLAGAH 2011 de Rafik Omrani et le DROMAD'OR du court métrage à POURCHASSE de Imed Issaoui. Deux mentions spéciales portant les noms des martyrs de la ville de Douz, Hatem Ben Taher et Riadh Ben Aoun ont également été décernées à AUDITORIUM de Karim Yaacoubi et TUNISIAN DRAM de Amine Messaadi. A la crédibilité des prix est venu s'ajouter un soutien financier que TUNISIANA a offert aux lauréats. Tout cela a bien évidemment ravi les participants qui ont pu le temps d'une promenade dans le désert, échanger solennellement, au milieu des dunes, des points de vues engageants sur l'avenir de cette première initiative. Il va en effet falloir, maintenant que cette première impulsion a énergiquement prouvé le bien fondé de cette nouvelle manifestation, réfléchir sérieusement à son développement en préservant le professionnalisme qui a caractérisé cette édition numéro zéro qualifiée d'expérimentale par son instigateur Hichem Ben Ammar. Celui–ci a beaucoup amusé le public en évoquant, le soir la clôture, la métaphore des fiançailles entre une ville et un festival en attendant que le mariage ait lieu l'année prochaine.