Le Temps - Agences - L'armée pakistanaise a lancé hier un assaut contre les islamistes radicaux retranchés dans une école religieuse adjacente à la Mosquée rouge d'Islamabad, faisant une soixantaine de morts, alors qu'une partie des femmes et des enfants pris en otage ont été relâchés. Les forces de sécurité pakistanaises ont tué le chef rebelle Abdul Rashid Ghazi au cours de l'assaut lancé contre la Mosquée rouge d'Islamabad, déclare à Reuters un responsable du ministère de l'Intérieur. "Je confirme que Ghazi est mort", a dit le responsable, qui a demandé à garder l'anonymat. "Il a été tué dans la dernière phase des combats." Douze heures après le lancement de l'opération nommée "Silence", les combats se poursuivaient. Ils ont fait au moins 50 morts parmi les militants islamistes et huit chez les soldats, a annoncé l'armée pakistanaise. Selon Khalid Pervez, gouverneur en chef d'Islamabad, au moins cinquante femmes ont réussi à sortir du complexe. Vingt-six enfants avaient également pu quitter les lieux un peu plus tôt. Un certain nombre d'otages étaient toutefois encore retenus dans l'école par les militants et les échanges de coups de feu restent intenses, a indiqué le porte-parole de l'armée, le général Waheed Arshad. "Nous adoptons une approche progressive pour éviter les dommages collatéraux", a-t-il expliqué à la presse. "Il nous faut gagner une pièce après l'autre". Le complexe compte 75 pièces et de vastes cours intérieures. Une cinquantaine de militants présumés, parfois très jeunes, ont par ailleurs été capturés ou se sont rendus depuis le début des affrontements hier. L'armée concentre désormais ses efforts sur l'école, bien que quelques militants continuent à tirer depuis les minarets, a ajouté le général Arshad. L'assaut de la mosquée a été donné hier avant l'aube, quelques minutes seulement après l'échec des négociations entamées par une délégation gouvernementale pour tenter d'obtenir d'Abdul Rashid Ghazi, le recteur de la mosquée, une reddition des militants retranchés dans le bâtiment depuis une semaine. Le ministre des affaires religieuses Mohammed Ijaz ul-Haq, a précisé qu'un certain nombre d'étrangers se trouvaient parmi les militants, sans préciser combien ni quelle était leur nationalité. Alors que le siège se poursuivait, des manifestants se sont réunis à Batagram, dans le nord-ouest du pays, et à Multan, dans l'est, pour protester contre l'intervention de l'armée. Au nombre d'une centaine à Batagram et 500 à Multan, ces étudiants islamistes pour la plupart ont scandé des slogans hostiles au président Pervez Musharraf et bloqué des routes. La crise a débuté le 10 juillet lors d'affrontements, devant la Mosquée rouge, entre les forces de sécurité et des dizaines d'étudiants islamistes armés partisans d'une ligne islamiste radicale. Les militants de la mosquée menaient depuis six mois une intense campagne anti-vice, incluant enlèvements et menaces. Ils veulent imposer leur version de la loi islamique dans la capitale, Islamabad, livrée selon eux au vice.