•Deux d'entre elles acceptent de passer l'examen avec des camarades malvoyants; une autre tournée au mur Fief du savoir depuis plus de cinquante ans, l'Université tunisienne se retrouve aujourd'hui dans une situation le moins que l'on puisse dire difficile à cause de la montée de l'islamisme voire du salafisme. L'impact de cette ascension est palpable dans plusieurs établissements, où l'on enregistre, notamment, un sit-in à la Faculté des Lettres, des Arts et des Humanités de la Manouba depuis plus d'un mois à cause de la position du Conseil scientifique interdisant le port du Niqab dans les classes. Déterminés à appliquer leurs décisions, les membres du Conseil sont unanimes et gardent la même position par rapport à ce sujet. En revanche, les membres du Conseil Scientifique de la Faculté des Sciences Humaines et Sociales de Tunis n'ont pas réussi à partager la même position concernant le port du Niqab. En fait, le doyen a autorisé hier matin, deux étudiantes de passer l'examen dans une salle à part avec des étudiants malvoyants. On a même mobilisé deux enseignantes pour les surveiller, condition exigée par les étudiantes pour qu'elles se dévoilent. Prise de manière unilatérale, la décision a suscité la réprobation du reste des membres du Conseil scientifique. En effet, « le doyen n'a pas le droit de prendre une telle décision sans se concerter avec tous les membres du Conseil », proteste le Professeur Ridha Channoufi, Directeur du Département de Philosophie. D'ailleurs, « c'est pour cette raison que nous avons appelé à une réunion urgente », ajoute le directeur de ce département tout en insistant sur le fait que « la décision du Conseil Scientifique de la Faculté des Sciences Humaines et Sociales de Tunis est claire là-dessus ». « Nous n'acceptons des étudiantes qui portent le Niqab ni dans les cours ni lors des examens », rappelle le Professeur Channoufi. Et d'enchaîner : « nous avons clairement exprimé notre position au doyen, comme nous lui avons demandé d'appliquer la décision. L'étudiante doit être indispensablement dévoilée ». A remarquer dans ce cadre, qu'une troisième étudiante à fourni un effort pour pouvoir passer l'examen l'après-midi. Elle s'est orientée vers le mur après avoir dévoilé son visage, avons-nous appris. Position du doyen Par ailleurs, le doyen de la Faculté des Sciences Humaines et Sociales de Tunis a rendu public hier un communiqué où il informe que « les examens du premier semestre se sont déroulés, le premier jour, de manière normale tout en respectant les décisions prises lors des réunions du Conseil Scientifique tenues respectivement les 2 novembre et 10 décembre 2011 et qui stipulent qu'il ne faut pas accepter une étudiante portant le Niqab dans les salles d'examen. Le communiqué précise aussi, que des étudiantes qui portent le Niqab ont respecté cette décision et ont pu passer l'examen sans Niqab ». Finalement, il est à rappeler que les membres du Conseil Scientifique se sont mis d'accord lors de leur réunion urgente sur la non autorisation du port du Niqab dans les salles des cours et des examens. « L'identification de l'étudiante est une condition sine-qua-non pour passer l'examen ». Et si l'étudiante refuse de se dévoiler, elle ne pourra pas avoir les copies d'examen comme elle ne sera pas autorisée à signer la feuille d'émargement », a-t-on appris. L'administration sera par conséquent saisie pour prendre les mesures nécessaires. Il est clair que le doyen a pu gérer la situation lors du premier jour, mais cela touche inéluctablement à l'image du Conseil Scientifique. Sana FARHAT daassi zarzour jamila sithoum andalib Lepecheur sihem safira rachida sellaouti