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Journées Théâtrales de Carthage 2012
Publié dans Le Temps le 11 - 01 - 2012


JTC : « Cent et une étoiles » de Mounir Argui
Quand les divas d'antan sont ressuscitées
Les cantatrices ne manquaient pas en Tunisie durant la moitié du 20è siècle ! Habiba Msika, Fadhila Khitmi, Chafia Rochdi, Fathia Khairi, Zohra Faïza, Hassiba Rochdi et d'autres encore étaient les divas qui illuminaient la scène musicale depuis que la Tunisie était sous le joug de la colonisation et même jusqu'au lendemain de l'indépendance quand d'autres chanteuses apparaitront pour prendre le flambeau.
Et dire que parmi ces chanteuses, il y a celles qui ont fait du théâtre à une époque où l'on interdisait à la femme même de sortir dans la rue ! C'est à cette époque que se déroulent les événements de cette pièce : plusieurs acteurs se relaient sur la scène qui pour évoquer des souvenirs, ô combien riches et captivants, qui pour raconter des anecdotes ou des expériences vécues par l'une ou l'autre cantatrice qui avaient connu une concurrence farouche auprès du public et qui, n'en disconvenons pas, ont sué sang et eau pour atteindre la célébrité et la garder pendant plusieurs années à une époque où les conditions de travail étaient beaucoup plus lamentables et moins avantageuses que celles offertes aux chanteurs d'aujourd'hui et surtout à une époque où la société patriarcale était dominée par une mentalité masculine trop hostile aux femmes artistes.
C'est tout un patrimoine musical qui est abordé dans cette pièce écrite par Hamdi Hmaidi et mise en scène par Mounir Argui. C'est un vif hommage rendu à ces artistes qui ont mis la pierre angulaire à la musique tunisienne et ont contribué à sa prospérité et sa diffusion même au-delà des frontières. Des acteurs comme Jamel Madani, Houda Ben Amor, Nabila Gouider, Mohamed Ali Dammak, Samira Bou Amoud, Nacer Akermi, étaient là ce soir à jouer plusieurs rôles en brossant les portraits des différentes cantatrices. Dialogues en dialecte tunisois, costumes traditionnels, gestes et situations se sont associés pour reconstituer avec fidélité les événements survenus à cette époque et les expériences vécues par chacune de ces cantatrices, dans leur gloire comme dans leurs moments de malheur. Ces cantatrices ressuscitées apparaissent l'une après l'autre sur scène et leur apparition devient aussitôt une réalité, quoiqu'elles appartiennent à une époque déjà lointaine. Le public qui était nombreux ce soir, est parti très satisfait de ce formidable flash-back dans l'histoire de la musique tunisienne. C'est une pièce qui ôte la poussière sur une époque inconnue ou méconnue des jeunes générations d'aujourd'hui en ressuscitant des personnages encore vivants dans la mémoire collective : les femmes artistes du siècle dernier. Bonne performance de tous les acteurs qui ont incarné avec beaucoup d'ardeur et de talent ces personnages mémorables et qui les ont imités jusqu'aux moindres détails ! Une pièce-mémoire, une pièce-document, une pièce-album !
Hechmi KHALLADI

« Khira » de Noureddine Ouerghi
Le temps de la colère insoumise
Le Théâtre d'Art Ben Abdallah a fêté « Les Journées Théâtrales de Carthage », samedi 7 Janvier, en programmant la représentation de la pièce « Khira », texte de Noureddine Ouerghi, mise en scène de Néjia Ouerghi, assistée de Mounira Zakraoui, lumière de Taha Jebari, interprétée par Sayda Hammi et Moëz Ben Taleb. Cette pièce fut écrite en 1984, suite aux événements du pain. Censurée à l'époque et reléguée aux oubliettes, la voilà, enfin, réhabilitée.
C'est un cri de douleur strident, déchirant, d'une mère écartelée par la souffrance. C'est une blessure qui saigne après le drame. C'est la désespérance, après la mort tragique de l'enfant. C'est le désarroi d'une mère qui sombre dans la folie et s'emmure dans l'école maternelle où disparut la fillette bien-aimée. C'est le délire qui ne peut accepter le départ de celle qui fut lumière et bonheur. C'est l'alternance de l'horreur de la mort et la joie des souvenirs d'antan. Des pleurs lancinants mêlés aux chants enfantins heureux et insouciants. C'est le bruit assourdissant des tirs sur la foule démunie des indignés, les émeutiers du pain. C'est l'inacceptable, l'intolérable, un de ces soubresauts que notre histoire a vécus .C'est une mère condamnée à revivre son calvaire, éternel recommencement d'un moment obsessionnel qui attise son désespoir. C'est la détresse d'être confrontée à l'inadmissible, à l'incompréhensible. C'est l'oscillation entre le temps du bonheur et de la béatitude et la souffrance incommensurable. C'est un destin brisé, comme tant d'autres, par l'injustice et la fatalité. C'est le corps, tantôt, secoué de chagrin, traversé de spasmes douloureux, tantôt, léger et aérien, bercé par la danse d'une balançoire. C'est le visage illuminé d'espérance et éteint de douleur.
C'est la volonté intrépide d'un frère lancé à la recherche des deux disparues. C'est le désir violent de les atteindre, de les retrouver et de revivre un passé heureux. C'est l'envie de se réconcilier avec la vie, lui, le prisonnier politique déraciné, victime de l'arbitraire. C'est le cri de joie des retrouvailles et le hurlement de souffrance. C'est la voix apaisante et rassurante du frère protecteur qui tente de persuader sa sœur du retour à la vie et à la société, mais, c'est aussi la voix éraillée et cassée d'un homme qui a connu torture et privation. C'est la voix rauque de celui qui voudrait faire entendre raison à une femme prisonnière d'un cocon. C'est l'insurgé contre un système oppresseur qui bafoue les hommes, les écrase et les réduit au silence. Ce sont des hommes et des femmes pris dans la tourmente d'une révolte avortée. Ce sont des femmes et des hommes blessés, rejetés, humiliés, mais qui choisissent de rompre avec ceux qui se soumettent et abandonnent le combat. Ce sont les indignés, les révoltés qui ont refusé de vendre leur âme et de pactiser avec le diable. Ce sont les hommes libres de cette contrée dont le verbe vibre et sent la terre et le henné, dont le chant frissonne et nous emporte.
Deux personnages magistralement interprétés par deux comédiens qui « crèvent la scène ». Deux talents indéniables. Sayda Hammi a donné à ce rôle une grande intensité et beaucoup d'émotion. Moëz Ben Taleb a incarné le personnage avec maîtrise et brio.
Première expérience en tant que réalisatrice pour Néjia Ouerghi qui est passée de l'autre côté de la scène et a mené ce travail de main de maître. Une vocation est née.
Quand la folie d'un pouvoir engendre la folie. Quand l'arbitraire condamne l'individu à la démence. Quand il assombrit l'horizon et précipite la société dans le chaos. C'est l'écriture ardente de Nouredine Ouerghi, un travail d'orfèvre sur les mots qu'il martèle, scande, embrase, illumine, leur donne souffle et vie, les fait couler comme un torrent de lave ou comme un ruisseau béni.
Tounès THABET

Programme d'aujourd'hui
Voici le programme des Journées théâtrales de Carthage 2012 pour le Mercredi 11 janvier:
"Akbour hors du palais" (Yémen), à 20h00 au Théâtre municipal de la ville de Tunis
"Ahlan Wa Sahlan" (Belgique), à 20h00 à la salle 4ème art
"Au Delà de la mer" (Algérie), à 18h00 au cinéma "Le Mondial"
"Haute trahison ou les jumeaux" (Tunisie), à 16h00 au Centre culturel et universitaire Houcine Bouzaiene
"Fatma" (Sénégal), à 18h00 à l'espace El Hamra
"Un croissant et une étoile" (Tunisie), à 20h00 à El Teatro
"Naissance Amène" (Soudan), à 18h00 au Carré d'art El Mechtel
"Hamlet machine 2" (Liban), à 18h00, à Mad'Art Carthage
"Camouflage", (Tunisie), à 18h00, à Dar Ben Abdallah
"Dominant powers, que faire alors?", (Allemagne), à 18h00, à ISAD-El Omrane
"L'exercice" (Tunisie), à 18h00 au Centre culturel de la ville de Tunis, la Kasbah
"Les rêves de Pinocchio" (Tunisie), à 11h00 au Centre des arts de la marionnette "Aladin" (spectacle pour enfants)
"Retour définitif" (Tunisie), à 18h00 à l'espace l'Artisto
"Essaye une autre fois" (Tunisie), à 18h00, à la maison de la culture Bab El Assal
*Les représentations au niveau régional
"La valse des jours" (Koweït), à 19h00, au complexe culturel de Sousse
"Hamlet" (Egypte), à 19h00 au Théâtre de la ville de Sfax
"Momentum" (Pays-Bas), à 18h00 au Centre des arts dramatiques et scéniques de Gafsa


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