La polémique enfle autour des présumées déclarations du chef du mouvement islamiste Ennahdha, Rached Ghannouchi, à la radio israélienne «La Voix d'Israël ». Le Parti Démocrate Progressiste (PDP) a accusé, dans un communiqué publié hier, le leader islamiste de « normalisation avec Israël ». Le parti estime que « les déclarations accordés par Ghannouchi à une radio israélienne en marge du Forum de Davos constitue une forme de normalisation en contradiction avec le soutien qu'apporte le peuple tunisien à la cause palestinienne ». Le PDP a également exprimé son « soutien à la lutte du peuple tunisien pour la libération de sa patrie et l'instauration d'un Etat palestinien ayant Al-Qods pour capitale ». Rached Ghannouchi a, quant à lui, démenti sur sa page Facebook officielle avoir donné une interview à la radio «La voix d'Israël», dans laquelle il aurait lié l'établissement de relations diplomatiques entre la Tunisie et Israël avec la solution du problème palestinien. De son côté, le mouvement Ennahdha a précisé sur son site internet (Ennahdha.tn) que son chef historique a donné une conférence de presse en présence de plus de 60 journalistes) à Davos et qu'il n'a donné aucune interview exclusive à un journaliste. Le chargé de communication du parti islamiste, Néjib Gharbi, a, toutefois, noté dans une déclaration à la presse tunisienne que Rached Ghannouchi a accordé une interview à un journaliste espagnol. La radio privée Mosaïque FM affirme, par ailleurs, avoir contacté Gideon Kouts le journaliste israélien qui aurait interviewé Ghannouchi. Ce journaliste qui porte également la nationalité française a confirmé, selon la radio, avoir réalisé un entretien avec Ghannouchi à Davos, notant qu'il s'est présenté comme étant un journaliste israélien et qu'il portait un badge montrant son identité et le média pour lequel il travaille. Quoi qu'il en soit, le président d'Ennahdha n'a pas jusqu'ici envoyé un démenti officiel à la radio israélienne afin de mettre fin à la polémique qui risque d'entacher l'image d'Ennahdha auprès de ses militants et de son électorat conservateur. A rappeler, dans ce cadre, que les représentants d'Ennahdha à l'Instance supérieure pour la réalisation des objectifs de la révolution s'étaient attachés à l'inscription d'un article incriminant la normalisation avec l'Etat Hébreu dans le projet d'un pacte républicain qui n'a pas été finalement adopté. vertigo Hakim zaatour fethi